Adopter une nouvelle approche globale pour relever les défis de la productivité et des inégalités

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Par OCDE Modifié le 1 juin 2016 à 13h35
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cc/pixabay - © Economie Matin
90%90 % des pays de l'OCDE sont touchés par un ralentissement des gains de productivité.

Le ralentissement de la croissance de la productivité et la montée des inégalités sont deux des obstacles les plus importants à l’amélioration des performances économiques, selon un nouveau rapport de l'OCDE.

Intitulé « L’articulation entre productivité et inclusivité », ce rapport analyse les causes profondes de ces deux problématiques, en examinant les liens qui les unissent et les moyens d’y répondre dans le cadre d’une action cohérente. Il souligne notamment la nécessité d’étendre les actifs productifs de l’économie en investissant dans les compétences individuelles et dans un environnement où toutes les entreprises et toutes les régions peuvent prospérer.

Le rapport évoque les possibles explications complémentaires au ralentissement des gains de productivité, qui touche quelque 90 % des pays de l'OCDE depuis le début des années 2000 et s’étend désormais aux économies de marché émergentes. Il ressort de cette analyse que l’incapacité à convertir les progrès technologiques rapides en gains de productivité tient à la fois à des facteurs conjoncturels et à des éléments structurels.

Parmi les facteurs conjoncturels, l’on peut citer la faiblesse persistante de l’investissement dans le capital physique, sur fond d’atonie de la demande mondiale. Sur le plan structurel, on observe une dispersion croissante de la productivité entre les entreprises situées à la frontière technologique et celles qui accusent du retard.

Le rapport met en évidence plusieurs explications, peut-être complémentaires, à la dispersion de la croissance de la productivité, comme le ralentissement de la diffusion des technologies et la possibilité d’une captation croissante des rentes par les entreprises qui se situent à la frontière technologique. Certains marchés sont en outre caractérisés par un manque de concurrence, qui a eu deux effets majeurs : d’un côté, il a permis aux entreprises peu performantes de survivre, enfermant de précieuses ressources en capital et en main-d’œuvre dans des activités non productives, et aggravant les inégalités de revenu ; de l’autre, il a renforcé le pouvoir de marché des entreprises les plus performantes, ainsi que les barrières à l’entrée.

Le rapport montre en effet que les inégalités en termes de revenu, de patrimoine, de bien-être et d’opportunités se sont accrues dans la majorité des pays. Les différentes dimensions des inégalités tendent à se renforcer les unes les autres, ce qui entrave les efforts déployés pour améliorer le bien-être individuel et mine le potentiel productif des économies. Il ressort en particulier du rapport que les catégories à faible revenu et les régions à la traîne tendent à cumuler les handicaps économiques et sociaux.

Compte tenu du creusement des inégalités, les 40 % les plus pauvres de la population sont de moins en moins nombreux à investir dans les compétences, ce qui accentue encore les inégalités et pèse sur la croissance de la productivité. Le rapport indique que la dispersion croissante de la productivité entre les entreprises a contribué à l'élargissement de la distribution des salaires au cours des vingt à trente dernières année.

Le rapport met également en lumière les nouveaux défis que pose la montée en puissance de l’économie numérique en termes d’emplois et de compétences. Il ajoute que le poids croissant de la finance dans l’économie mondiale pourrait avoir détourné l’investissement des activités productives et provoqué une plus forte concentration de la richesse au sommet de la distribution des revenus.

« Il faut, pour prendre en compte les liens entre les enjeux de la productivité et des inégalités, une nouvelle approche cohérente et multidimensionnelle afin de veiller à ce que tous les individus, les entreprises et les régions puissent réaliser leur potentiel productif et tirer profit des gains de productivité. Cela signifie, en pratique, qu’il convient de prendre des mesures pour aider les personnes, les entreprises et les régions qui sont à la traîne », explique Mme Gabriela Ramos, Conseillère spéciale du Secrétaire général de l'OCDE, Directrice du Cabinet de l'OCDE et Sherpa pour le G20, qui chapeaute les travaux à l’origine de rapport, dans le cadre de l’initiative Tous ensemble au service de la croissance inclusive.

La solution passe notamment par une meilleure adéquation entre l’offre de compétences et les besoins du marché du travail et la garantie de possibilités de formation continue. Elle passe aussi par la promotion de l’entrepreneuriat, la diffusion de l’innovation et l’accès des petites entreprises aux compétences et aux ressources dont elles ont besoin.

Les régions et les villes ont un rôle déterminant à jouer en adaptant les politiques publiques aux besoins spécifiques recensés à l’échelon local. Par exemple, les politiques du logement et des transports peuvent aider les populations défavorisées à accéder aux formations et aux emplois.

Dans le cadre de l'Initiative relative à de Nouvelles approches face aux défis économiques (NAEC) de l'OCDE, le rapport sur l’articulation entre productivité et inclusivité insiste aussi sur la nécessité de décloisonner les politiques et de mener des réformes institutionnelles transversales afin de favoriser une approche cohérente et complémentaire de l’action publique.

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L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE, en anglais Organisation for Economic Co-operation and Development, OECD) est une organisation internationale d'études économiques, dont les pays membres - des pays développés pour la plupart - ont en commun un système de gouvernement démocratique et une économie de marché. Elle joue essentiellement un rôle d'assemblée consultative. L'OCDE a succédé à l'Organisation européenne de coopération économique (OECE) issue du Plan Marshall et de la Conférence des Seize (Conférence de coopération économique européenne) et qui a existé de 1948 à 1960. Son but était l'établissement d'une organisation permanente chargée en premier lieu d'assurer la mise en oeuvre d'un programme de relèvement commun (le plan Marshall), et, en particulier, d'en superviser la répartition. En 2010, l'OCDE compte 34 pays membres, regroupe plusieurs centaines d,experts dans ses centres de recherche à Paris (le siège est au Château de la Muette) et publie fréquemment des études économiques, analyses, prévisions et recommandations de politique économique et des statistiques, principalement concernant ses pays membres.