Le nombre de mégalopoles comprenant 10 millions de personnes ou plus est en constante augmentation, nous devrions en compter 37 d’ici 2025. L’urbanisme est devenu si dense que le 21ème siècle a été décrit comme le siècle de la ville. Le nombre de véhicules sur les routes devrait également doubler pour atteindre 2.5 milliards en 2050. En conséquence, les infrastructures de transports ne sont plus adaptées aux flux et arrivent à saturation. Le simple trajet jusqu’au travail est devenu un réel stress pour les usagers. Le transport a un impact reconnu sur la qualité de la vie en ville, son environnement et son économie, ainsi comment repenser la mobilité dans les villes ?
La saturation du trafic peut représenter jusqu’à 3% du PIB
Un rapport des Nations Unies estime qu’approximativement 70% de la population mondiale vivra en zone urbaine d’ici à 2050. Les transports sont donc l’un des challenges les plus importants auxquels les villes doivent faire face.
L’efficacité de leur système de transports joue sur l’attractivité même de la ville. Un système de transport intelligent est central à son économie et à sa compétitivité. Des encombrements trop importants auront des répercussions sévères, estimées entre 1 et 3% du PIB dans les pays développés. De plus, les transports affectent directement le bien-être et la sécurité des citoyens. Enfin, les transports sont également responsables pour une grande partie des émissions de gaz à effet de serre que les autorités cherchent de plus en plus à contrôler.
Les autorités de transports et les villes ne peuvent plus choisir uniquement l’approche traditionnelle et construire davantage de routes. Cette solution requière de lourds investissements, de l’espace ainsi que des législations d’urbanisme complexes à gérer. En conséquence, les entreprises planchent sur des systèmes de transports intelligents ou « smart transportation » afin d’optimiser le management du trafic et des transports.
Les données au cœur du système de transports intelligents
Les systèmes de transports intelligents ouvrent la voie à de nouveaux services d’information comme les alertes de trafic, de meilleures prédictions pour planifier les voyages des usagers et l’introduction de péages urbains automatiques selon les taux d’émissions de polluants et les heures de trafic.
Pour mettre en place ces solutions, les cités vont capturer et analyser les données auxquelles elles ont accès. A l’avenir, GPS, communication sur les médias sociaux, caméras embarquées et capteurs rythmeront les flux de trafic des mégalopoles. En utilisant les technologies du Cloud, les données pourront prendre en compte les conditions de conduite, les accidents et la densité du trafic. Ces solutions pourront également avertir les conducteurs des incidents sur leur trajet par le biais des smartphones et des outils de navigation leur permettant de trouver des routes alternatives.
Les constructeurs automobiles cherchent désormais à intégrer ces outils dans des voitures connectées. Les données géo-spatiales pourront notamment aider les villes à cartographier les réseaux, anticiper la densité du trafic et définir des modes de comportement afin de réagir immédiatement. Les voitures de demain seront également capables de conseiller le conducteur, et de lui fournir l’heure idéale de départ et le meilleur itinéraire afin d’éviter les embouteillages. Dans les années à venir, l’essor des objets connectés va également nous offrir des leviers d’innovation étonnants comme la voiture sans chauffeur.
Le projet pilote d’IBM à Singapour
Le groupe américain IBM a étudié les systèmes de transports d’un grand nombre de villes ces dernières années et a expérimenté plusieurs solutions telles que le péage urbain électronique à Singapour. Dans la « cité du lion », les voitures et les deux roues ont embarqué un transpondeur dans lequel est insérée une carte à puce approvisionnée par les conducteurs. Une fois à l’entrée de la zone payante, les informations relatives au véhicule sont communiquées aux balises des portiques. Le prix varie alors selon l’heure et l’importance de congestion de la zone.
IBM travaille sur un autre projet avec Singapour qui permet de prédire le flux du trafic dans le quartier d’affaires de la ville. En utilisant l’historique des données de trafic et les données en temps réels du système i-Transport LTA (Land Transport Authority), l’outil de prédiction du trafic d’IBM peut anticiper les flux sur des durées de 10, 15, 30, 45 et 60 minutes.
Les villes se trouvent à un tournant important de leur évolution avec, au cœur des enjeux, une meilleure gestion de leurs infrastructures de transport. Pour transformer les villes en espaces agréables, aérés et fluides, les différents acteurs devront exploiter le potentiel des technologies disponibles afin d’analyser plus intelligemment les données et les connecter à travers des réseaux plus efficaces.