D’après une gigantesque enquête internationale, baptisée "Panama papers", 140 personnalités du monde entier ont utilisé des sociétés offshore. Mais de quoi s’agit-il réellement ?
Des fraudeurs fiscaux parmi les stars des affaires, du sport ou de la politique...
Responsables politiques, stars du football, milliardaires : 140 personnalités internationales détiendraient des avoirs dans des paradis fiscaux. Parmi eux, douze chefs d’Etat et de gouvernement, dont six en activité, mais aussi 128 responsables politiques et hauts responsables publics du monde entier (hauts magistrats, président de banque centrale, ministres, députés…). Tous ont préféré cacher leur argent à l’étranger, dans 21 paradis fiscaux différents, plutôt que payer l’impôt dû dans leur pays, comme tous leurs concitoyens.
C’est du moins ce que révèle une enquête XXL menée de manière coordonnée pendant un an par 108 rédactions de journaux, réparties dans 76 pays, dont, en France, celle du quotidien Le Monde. Les journalistes ont eu accès, sous l’égide du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), à une masse d’informations inédites qui permettent d’y voir plus clair sur le monde pourtant opaque de la finance offshore et des paradis fiscaux, comme l’explique le journal du soir.
Les 11,5 millions de fichiers proviennent des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore, entre 1977 et 2015. Il s’agit de la plus grosse fuite d’informations jamais exploitée par des médias.
Les" Panama papers" révèlent qu’outre des milliers d’anonymes, de nombreux chefs d’Etat, des milliardaires, des grands noms du sport, des célébrités ou des personnalités sous le coup de sanctions internationales ont recouru à des montages offshore pour dissimuler leurs actifs.
Comme le précise, à juste titre, un article publié sur le site Internet 20 Minutes.fr, détenir un compte à l’étranger n’est pas illégal, à condition de le déclarer aux autorités de son pays et de payer les impôts dus, dans le pays où se trouve la banque ou dans le pays de résidence du propriétaire des fonds. Mais évidemment, ces comptes étaient ouverts en toute discrétion, afin de passer sous le radar des autorités financières mondiales.
Bientôt un échange automatique d’informations, mais sans le Panama !
A partir de 2017, les pays qui hébergent les comptes de résidents français seront tenus de les déclarer chaque année à l’administration fiscale française, en vertu d’une nouvelle mesure baptisée l’échange automatique d’informations. Reste que tous les Etats n’ont pas accepté de se soumettre à cette règle. A commencer par le Panama !
En France, une enquête judiciaire sera menée dans la foulée des révélations de "Panama Papers". Le ministre des Finances Michel Sapin et le secrétaire d’Etat au Budget Christian Eckert se sont engagés à lancer une investigation dans un communiqué commun.