La première édition des Francos Gourmandes, variation musicale et gastronomique des Francofolies, a trouvé son public ! Le week-end dernier, à Tournus, en Saône-et-Loire, se sont croisés avec bonheur fans de pop rock et vrais gourmets.
Quand on sait que Jean-François Piège, le chef étoilé du restaurant Thoumieux (Paris VIIe) a servi 2 000 menus gastronomiques à moins de 25 euros et signé une épatante carte de sandwiches gourmands à base de produits locaux qui ont fait la joie de l’assistance, toutes générations confondues, on se dit que la France n’est pas encore près de basculer dans la malbouffe indifférenciée.
Sans compter que le meilleur de la scène musicale contemporaine se produisait entre les repas : Camille, Revolver, les Brigitte, Charlie Winston, Bénabar et autres groupes plus locaux se sont relayés pendant 2 jours. Papilles comblées, oreilles en fête, le public a plébiscité la manifestation imaginée par le très inventif programmateur des Francofolies, Kevin Douvillez.
Preuve est faite au passage que la restauration rapide et nomade n’est absolument pas synonyme de médiocrité et de mauvais rapport qualité-prix. On ne peut que remercier les chefs d’avoir tenté l’expérience, prouvé qu’on peut manger sur le pouce sans exploser le compteur à calories ni ingurgiter de mauvaises graisses et tous les composants nocifs qui vont avec l’huile surchauffée, en usage d’habitude dans ce genre de manifestations de plein air.
De quoi cesser d’opposer le plaisir du goût et le nutritionnellement correct. De quoi donner des idées aux autres organisateurs de festivals et autres manifestations de plein air. De quoi prouver que le modèle culturel de la France est bien vivace : quand le plaisir se conjugue à la qualité, quand la musique et la gastronomie mettent la barre très haut, quand les talents s’additionnent... Le grand public, pas si bête ni si déstructuré dans ses goûts et ses préférences qu’on le dit, applaudit et marche à fond.
L’élu local, Arnaud Montebourg, qui a soutenu le projet depuis le début, déambulait, ravi de tenir une preuve tangible que réunir les savoir-faire pour le plus grand bien de tous est à coup sûr le premier des fondamentaux de l’économie du redressement productif !