Le ministre du Travail va quitter ses fonctions pour retrouver le fauteuil de maire de Dijon. Il s'en va sans regrets, balayant quelques polémiques, et peu inquiet de laisser derrière lui, après seize mois de travail, un bilan aussi mitigé qu'une absence de résultats.
Quiproquo autour du cumul des mandats
Ce lundi, sauf surprise de taille, François Rebsamen devrait être réélu maire de Dijon suite au décès d'Alain Millot fin juillet. Un poste qu'a déjà occupé le ministre du Travail pendant 13 ans. "Je remettrai ma démission le 19 août à la fin du prochain Conseil des ministres", annonce-t-il dans les colonnes du Parisien, respectant ainsi l'article 4 de la charte de déontologie des membres du gouvernement sur le non-cumul des mandats.
"Il y a un immense quiproquo: je n'ai jamais envisagé de cumuler les charges de maire de Dijon et de ministre (...) Je sais très bien qu'on ne peut pas faire les deux et je ne l'ai jamais envisagé" a-t-il précisé au quotidien. Face aux bruits courant à propos de son retour à Dijon, Manuel Valls avait prévenu qu'il n'y aurait aucune exception à la règle. "On m'a fait un procès d'intention insupportable", se désolé François Rebsamen. "J'ai passé l'âge d'être recadré", conclut-il.
"Je pars avec le sentiment d'avoir bien fait mon travail"
C'est ainsi que s'est exprimé François Rebsamen au sujet des chiffres du chômage. Si même le ministre du Travail en oublie d'un travail bien fait est un travail accompli, on ne s'étonne plus de voir le nombre de demandeurs d'emploi augmenter. Mais le ministre assure que "l'année 2015 s'annonce meilleure" car l'économie française "recrée des emplois. On peut donc s'attendre à ce qu'à la fin de l'année le chômage recule enfin" (on a déjà entendu ça quelque part, il y a un an ou deux). François Rebsamen part le coeur gros, se félicitant d'avoir ''contribué, au nom du gouvernement, à mettre en place un certain nombre de dispositifs facilitant la vie des entreprises sans pour autant diminuer les droits des salariés".
Des propos qui ne sont pas sans faire écho aux polémiques qui ont ponctué ses seize mois au gouvernement, notamment à cause de prises de positions controversées au sujet des 35 heures ou du contrôle des chômeurs. "Je regrette que mes propos aient été mal compris", déclare-il à ce sujet. Accusé par Nicolas Sarkozy de "manipuler" les chiffres du chômage, François Rebsamen se défend : "Se livrer à une telle polémique politicienne pour tenter de gagner quelques vois à l'extrême droite n'est pas digne d'un ancien président de la République. Nicolas Sarkozy le sait très bien".
Les noms qui circulent pour succéder à Rebsamen
A ce jour, le nom du successeur au poste de ministre du Travail doit être décidé par François Hollande. Pour occuper le poste, les noms d'Alain Vidalies, l'actuel secrétaire d'Etat chargé des transports, de Laurent Grandguillaume, député PS de Côte d'Or ou de Jean-Marc Germain, proche de Martine Aubry, circulent. "Le délais de décision sera court", a déjà promis l'exécutif. Plus court que le temps nécessaire pour inverser la courbe du chômage, à n'en pas douter.