Déclassement de la France par le Royaume-Uni – Comment s’en étonner ?

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Par Guillaume Cairou Publié le 9 janvier 2015 à 3h20

Le Royaume-Uni détrône la France comme 5e puissance économique mondiale.

Qui peut encore feindre l'étonnement ?

La France a perdu sa place de 5ème puissance économique mondiale parce qu'elle n'a fait aucune des réformes structurelles qui s'imposaient.
En voulant, par manque de courage, envers et contre tous les indicateurs passés au rouge, ne pas réformer son modèle, la France s'est laissée entrainée dans la spirale vicieuse de son propre vieillissement accéléré.

Les entrepreneurs que nous sommes attendons aujourd'hui des propositions de réformes structurelles très volontaristes, aussi bien pour la réduction de la dépense publique que pour les niches fiscales.

Personne ne peut accepter l'idée que la crise économique que tous les pays du monde (ou presque) traversent est responsable de notre déclassement. La désuétude du modèle français sur certains aspects se constate au quotidien. Cela renforce d'ailleurs le pessimisme des Français.

L'ascenseur social est en panne. L'entreprise est le dernier ascenseur social qui fonctionne et pourtant, ce n'est pas le pari de l'entreprise qui a été fait depuis trente ans.

Existe-t-il vraiment un déclassement de la France ? Le déclassement est l'incapacité à maintenir sa position. La France a été surclassé par le Royaume-Uni, qui lui, s'est appliqué les réformes qui s'imposaient.

La France cumule une dette publique et un déficit invraisemblable. Comment cette situation aurait-elle été appelée à s'améliorer alors que la crise économique est toujours là, que la croissance est inexistante, que le chômage touche un nombre record de français et que le déficit de la balance commerciale atteint des sommets ?

Ces dernières années, les gouvernements successifs n'ont cessé de créer des baisses d'impôts pour tenter de compenser les hausses qu'ils avaient eux mêmes crée. Il en est de même pour les barrières à l'emploi ou à l'entrepreneuriat.

Sans réforme structurelle courageuse, le déclassement de la France et ses conséquences n'en seront que plus douloureuses. Ne nous leurrons pas, la charge de la dette continuera de progresser plus rapidement que la croissance et les recettes fiscales.

Iil n'est pas trop tard pour bien faire. Rien n'est évidemment perdu d'avance. Le combat pour la compétitivité, la croissance et l'emploi doit être mené car il est possible d'enrayer cette dégradation économique et sociale à la condition d'engager sans plus attendre un plan d'action qui s'inspire des politiques mises en oeuvre par le Danemark, le Canada, la Suède ou la Finlande. Toutes ces nations ont diminué leur dette tout en améliorant leur compétitivité.

Faute de le faire, la France se retrouvera dans la même situation qu'en 1983, lorsque fut effectué le tournant de la rigueur pour échapper à l'intervention du FMI. France à effectuer le choix majeur qu'elle occulte depuis des années : réformer vraiment l'appareil administratif, libérer la sphère productive et le poids des contraintes administratives, sociales et fiscales qui pèsent sur nos entreprises, ou accepter son déclassement, ce que nous ne nous résignerons jamais à faire. Nous croyons trop en notre pays pour l'accepter.

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Fils d’ouvrière d’origine serbe, autodidacte, éducateur puis enseignant en banlieue, c’est au chômage à 30 ans que Guillaume Cairou crée Didaxis, pionnier du portage salarial. Aujourd’hui 15e recruteur français, classé dans le Fast 500 européen des entreprises par Deloitte, il a permis à plus de 10 000 personnes de créer durablement leur emploi.