À partir de maintenant, vous travaillez pour vous ! (2/2)

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Simone Wapler Modifié le 27 juillet 2012 à 7h40

Pour lire le début de cet article, cliquez ici.

Car il n’a pas échappé à votre sagacité que l’État devient de plus en plus gourmand. Mais jusqu’à combien ?
Qu’est-ce qui est supportable comme prélèvement ? Qu’est-ce qui devient « confiscatoire » justement ? 60%, 70%, 80% ?

Travailler et se voir privé de plus de la moitié des fruits de son travail ? Je vous laisse définir ce nouveau modèle économique – pour moi, il s’agit tout simplement d’une forme moderne d’esclavage ou d’aveuglement sectaire. Tout ceci étant bien évidemment justifié par le fait que l’État providence « veut notre bien », en pourvoyant à tout de la crèche à la tombe.

Pourquoi l’État saurait-il mieux que chacun de nous ce qui est bon pour nous ? Le surendettement trouve justement ses racines dans le dogme qui nous conduit à penser que l’État saura mieux que nous faire fructifier nos richesses, diriger notre argent aux bons endroits.
C’est faux puisque les États providence sont acculés à la faillite. Partout les pays dits riches ne le sont plus que de leurs dettes.

Alors raisonnons autrement : ce que l’État prend, il le prélève sur les richesses créées, et diminue donc de fait cette richesse créée.
Ensuite, il la redistribue, me direz-vous. Mais l’État a besoin de subvenir à ses propres besoins – il paie ses fonctionnaires et a de menus frais annexes. Il ne peut donc redistribuer l’intégralité de ce qu’il a pris.

Récapitulons : on prend au secteur privé, seul secteur créateur de richesse, et on lui en redonne moins. Cette dépense se justifie économiquement par ce qu’on appelle les fonctions régaliennes (justice, police, diplomatie, armée) qui assurent notre protection contre les voyous, les brigands, les assassins et les vilains envahisseurs qui en voudraient à notre douce France. On comprend aisément que justice, police, armée et diplomatie ne puissent appartenir au secteur privé. Mais pour tout le reste, la dépense publique nous appauvrit. Qui va le plus profiter de la redistribution ? C’est là qu’entre en jeu la corruption.

Comment vous vendez votre liberté contre de menus cadeaux

Chaque électeur est corrompu à son insu par le jeu des niches fiscales ou des avantages consentis à un groupe ou un autre.
Vous êtes dans le spectacle ? Vous trouvez juste le statut des intermittents du spectacle. Il faut bien que les artistes vivent décemment.
Vous fabriquez des éthylotests ? Quoi de plus normal que d’en imposer deux par voiture, le législateur a bien raison.
Vous êtes dans le bâtiment ? Très bonne chose que d’exiger de multiples contrôles, de retirer le plomb et de transformer les ascenseurs à grand frais. Vous êtes dans l’édition ? Il faut un taux de TVA réduit pour les livres et les journaux pour inciter les gens à lire.
Vous êtes myope (et lecteur maniaque) ? Il faut rembourser les lunettes. Vous êtes buraliste, vous vendez à longueur de journée des paquets de cigarettes portant la mention « fumer tue », mais vous allez acquitter tous les impôts correspondant à ce commerce honnête.

En plus, le cancer du poumon, c’est « remboursé par la sécu », non ?
Un impôt populaire est un impôt qu’on ne paie pas et que les autres paient ; il y en a tellement dans ce cas ! Et voilà que de petits cadeaux aux uns en petits cadeaux aux autres, l’État capte plus de 56% des fruits de notre travail. Pire, cela ne lui suffit même pas car l’État est surendetté.

Du coup, nous ne maîtrisons plus notre futur, nous avons vendu notre avenir et celui de nos enfants car une dette, qu’elle soit publique ou privée, est le contraire de la richesse. Le vrai jour de libération fiscale sera celui où les prélèvements seront revenus à un niveau qui nous rend la main sur notre avenir. Ce n’est pas demain la veille !

Laissez un commentaire
Cropped Favicon Economi Matin.jpg

Simone Wapler est directrice éditoriale des publications Agora, spécialisées dans les analyses et conseils financiers. Ingénieur de formation, elle a quitté les laboratoires pour les marchés financiers et vécu l'éclatement de la bulle internet. Grâce à son expertise, elle sert aujourd'hui, non pas la cause des multinationales ou des banquiers, mais celle des particuliers. Elle a publié "Pourquoi la France va faire faillite" (2012), "Comment l'État va faire main basse sur votre argent" (2013), "Pouvez-vous faire confiance à votre banque ?" (2014) et “La fabrique de pauvres” (2015) aux Éditions Ixelles.