À partir de maintenant, vous travaillez pour vous ! (1/2)

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Par Simone Wapler Modifié le 27 juillet 2012 à 7h36

Pour classer la pression fiscale qui s’exerce sur les salariés d’un pays, l’Institut Économique Molinari a procédé au calcul du "jour de libération fiscale", le jour de l’année civile où chacun commence à travailler "pour son compte".

Le constat est sans appel : un Français travaille pour l’État jusqu’au 26 juillet de l’année civile ! Nous sommes classés 25e sur 27 pays selon ce critère de date de libération fiscale. À compter de ce jeudi 26 juillet 2012, les fruits de votre travail jusqu’à la fin de l’année vous reviennent intégralement. Youpi ! Mais comment se calcule l’avènement de ce jour heureux ?

Les dépenses publiques de notre pays représentent 56% du PIB. Ces dépenses publiques sont financées par les impôts. La pression fiscale est donc de 56%. Donc 56% des fruits de votre travail partent dans le financement des dépenses publiques. 2012 étant une année bissextile, cela fait 205 jours sur 366. Par ce calcul direct, vous déterminez la date du 24 juillet.

L’institut Molinari et le cabinet Ernst & Young arrivent de leur côté au 26 juillet. Deux jours de pénibles labeurs en plus… Bien entendu, tout ceci n’est qu’une moyenne et le jour de libération fiscale varie selon les individus.
Mais ce n’est pas le plus important : assimiler le PIB à une richesse est une tromperie. En effet, le PIB est une somme de dépenses et une partie de ces dépenses est financée par la dette.

Le PIB additionne les :
• dépenses de consommation des ménages et des entreprises
• dépenses d’investissement
• dépenses publiques
• exportations nettes (exportations - importations).

Vous constatez que trois de ces quatre termes de l’addition sont des dépenses. Le quatrième est d’ailleurs aujourd’hui négatif puisque nous importons plus que nous exportons (c’est la fameuse balance commerciale). Le PIB, la richesse d’un pays, son économie… ce qui permet de situer une nation dans la tranche des pays riches ou des pays pauvres… c’est donc ce que vous, nous, l’État dépensons !
C’est comme si vous estimiez que vos revenus annuels étaient égaux à vos dépenses mais que vous en financiez une partie à crédit !
En toute rigueur, vous devriez minorer le PIB du déficit. Ce qui va tristement encore reculer votre jour de votre libération.

De la libération tardive à l’esclavage

La France partage avec la Belgique le triste privilège du jour de libération fiscale le plus tardif (c’est le 5 août pour les Belges).
Par comparaison, à Malte vous êtes libéré le 11 avril… Mais lâchons le calendrier. Une autre façon de voir les choses est de dire que si vous êtes en activité, vous avez perdu le contrôle sur plus de la moitié des fruits de votre travail. Votre pouvoir de décision devient marginal devant celui de l’État. Et la situation s’aggrave.

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Simone Wapler est directrice éditoriale des publications Agora, spécialisées dans les analyses et conseils financiers. Ingénieur de formation, elle a quitté les laboratoires pour les marchés financiers et vécu l'éclatement de la bulle internet. Grâce à son expertise, elle sert aujourd'hui, non pas la cause des multinationales ou des banquiers, mais celle des particuliers. Elle a publié "Pourquoi la France va faire faillite" (2012), "Comment l'État va faire main basse sur votre argent" (2013), "Pouvez-vous faire confiance à votre banque ?" (2014) et “La fabrique de pauvres” (2015) aux Éditions Ixelles.