La France, dont les caisses sont toujours aussi vides, n’a pas l’image la plus reluisante quand il s’agit de la vitalité de son économie ou de la vigueur de sa croissance. Et pourtant, on lui prête en fermant les yeux.
L’hexagone n’a jamais emprunté à des taux aussi bas. Les investisseurs sont visiblement ravis de prêter leur argent au pays, dont la signature vaut tous les sésames — elle est surtout la promesse solide d’un remboursement sûr, ce qui en ces temps de défauts de paiement est bienvenue, mais aussi d’un retour sur investissement… Même s’il est réduit.
Des milliards à pas cher
Ainsi, la France a pu lever 4,711 milliards d’euros sur 10 ans au taux de 0,46%. Un record en la matière pour l’Agence France Trésor, qui s’occupe de placer les emprunts de la France sur les marchés internationaux. Les investisseurs s’arrachent littéralement la dette française, qualifiée de sûre et de sans problème.
Malgré des niveaux très bas, les taux français ne cessent de baisser. En février, l’Agence levait à hauteur de 0,61% ; là aussi, c’était du jamais-vu… En mars, l’hexagone plaçait à 0,67%. L’Agence a aussi emprunté 1,38 milliard d’euros sur 11 ans, à 0,51%. Avec un rendement toujours plus proches de zéro, les investisseurs ne gagnent pas grand chose en prêtant à la France.
Le coup de main de la BCE
Et c’est pire encore sur les marchés secondaires, où le rendement sur 10 ans de la dette française s’établit à 0,452% ! Malgré une économie toujours chancelante (même si un frémissement semble se faire entendre depuis le début de l’année), la France bénéficie du coup de pouce du programme d’assouplissement quantitatif de la BCE qui, en déversant des milliards d’euros sur le marché, fait mécaniquement baisser les taux.
Et c’est le cas pour d’autres pays comme l’Allemagne, dont le taux à 10 ans se rapproche lui aussi de zéro à 0,16%… Rappelons qu’en 2012, la France empruntait à… 3,46% !