Est-ce seulement avec la confiance que l’on va sauver la France ?

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Daniel Moinier Publié le 14 janvier 2015 à 3h42

Depuis ces derniers six mois, un mot est sur toutes les lèvres. C'est le mot miracle, le sauveur, celui qui nous sortira du chaos dans lequel notre pays est arrivé.
LA CONFIANCE
Retrouver la CONFIANCE
C'est le mot et la phrase les plus lus dans tous les journaux économiques, politiques...

Quelques extraits d'articles ou titres de journaux :

Challenges : Faut-il créer les conditions de la confiance.
Le Figaro : La France doit relancer la confiance
Le Monde : Sur quels mécanismes s'appuyer pour renouer avec la confiance ?
L'OBS : Croissance : Il faut retrouver la confiance dans l'avenir
Les Echos : Il faut redonner confiance en la France
Les DNA : Retrouver la confiance
Usine Nouvelle : Il faut prendre le temps de réinventer la confiance
Challenges : Comment remettre la France sur les rails de la compétitivité, cela passe par la confiance dans notre pays
Ouest France : Il faut absolument retrouver la confiance
La Croix : 3 journées pour remettre au cœur des débats la question de la confiance, c'est incontournable pour relancer, notamment, la machine économique (aux JECO : Journées Economiques)

Des annonces faites par des personnalités :

Le 1er Ministre Manuel VALS s'adressant au PS : Nous devons être tous unis, retrouver les valeurs de la République. Sans confiance, c'est donc vouloir affaiblir la France
Emmanuel MACRON, Ministre de l'Economie : Contre la défiance, il faut retrouver le sens de l'intérêt général. Le reste de l'économie bataille pour que la France retrouve la confiance.
Hervé MORIN du Nouveau Centre : Nos compatriotes doivent retrouver la confiance
Pierre MOSCOVICI : La France mérite qu'on lui fasse confiance. La confiance ; un vote d'intérêt national
Louis GALLOIS : Contre le chômage, il faut retrouver la confiance du peuple (sur le JDD)

Pierre GATTAZ : Pour sa part plus impliqué sur le « terrain », a annoncé qu'Il faut faire confiance à l'entreprise, aux entrepreneurs. On ne peut pas attendre la croissance comme un pompier attendrait la pluie pour éteindre les incendies. Aujourd'hui, il faut la générer, la créer, aller la chercher...

Pour Eloi LAURENT Economiste à l'OCDE : La confiance est sans cesse évoquée dans les marchés, les états, l'avenir...Est-elle la panacée pour un monde en crise ? Comment comprendre l'omniprésence de la confiance dans les discours...Il n'y aura pas de confiance sans croissance déclarait également François HOLLANDE au G8

Mais c'est le milliardaire américain Warren BUFFET qui avec cette maxime fait preuve d'un réalisme certain :
« La confiance est comme l'air qu'on respire, on en parle quand on en manque »

Effectivement, devant l'ampleur des dettes, des déficits constants, du mécontentement général, on ne sait plus sur quoi se tourner. Que reste t-il ? Le mot magique : CONFIANCE
Mais est-ce vraiment uniquement avec la confiance que l'on relance la croissance, que les commandes arrivent toutes seules dans les entreprises. Warren BUFFET a raison, on en parle lorsqu'on en manque. Pierre GATTAZ, lui, dit qu'il faut la créer.

La créer comment ?

Depuis 1975, la France est en dette. Cette inaptitude pendant quarante ans des divers gouvernements à revenir à l'équilibre, a modifié le contrat social, a sérieusement entamé la confiance. C'est même un réel divorce. Nous sommes dans une situation extrêmement grave. Les citoyens n'ont même plus seulement l'impression, mais sont convaincus que le pouvoir politique, qu'il soit de droite ou de gauche, ne remplit plus son contrat social. L'état est accusé de ne plus comprendre les citoyens, de ne plus assumer les responsabilités qui lui incombent. Une colère profonde monte vis-à-vis des nantis qui gouvernent sans se mettent à leur niveau, sans les comprendre. Le contrat de confiance est devenu au fil du temps, un contrat de défiance, y compris chez les sympathisants.

Mais si l'on se place du côté des entrepreneurs, ils vous diront que pour obtenir leur confiance, il est nécessaire d'avoir les bonnes conditions pour entreprendre. Leur marge au fil du temps, sous le coût de boutoir des prélèvements, s'est réduite comme peau de chagrin. Avec un taux de 28%, nous sommes les plus bas d'Europe, même l'Italie qui va mal a un taux de marge de 39,25%, l'Allemagne notre principal partenaire est à 40,14%, l'Europe est à 37%. Alors que les gouvernements, les politiques leurs disent d'investir pour relancer l'économie, comment le pourraient-ils avec des marges aussi faibles? Pour la plupart, leur premier souci, c'est de faire le gros dos, c'est d'essayer de garder leur chiffre d'affaires, leurs employés, de survivre. Avec de si petites marges, l'innovation reste à la traîne et cela va devenir très dangereux pour notre compétitivité national, mais encore plus internationale. Elle est déjà relativement mauvaise.

Pour retrouver la confiance, le sourire, une seule chose manque à l'entrepreneur, la possibilité de décrocher des commandes. Et encore mieux avec des marges suffisantes pour investir, grandir, bien rémunérer son personnel...
C'est seulement à ce « prix » que la confiance reviendra. Et pas seulement chez l'employeur mais avec le peuple.
Quand la santé des entreprises va, tout va, comme le bâtiment....
Alors comment relancer cette croissance, que tous les gouvernements rêvent, qu'ils pensent, par quelques mesurettes, faire éclore.
Si l'on raisonne en bon entrepreneur, lorsqu'il vous manque 25% de chiffre d'affaires, soit 25% de PIB pour l'état, la première solution c'est de trouver des commandes tout en réduisant progressivement les charges ; pour l'état les dépenses.

L'état français a pourtant une chance inouïe par rapport aux autre pays européens et même mondiaux. Et OUI, il a ses 35 heures, sa retraite à 60 ans +. Ce qui lui donne de la marge, des possibilités de manœuvre comparativement aux autres nations.
Mais l'idéologie politique est encore là pour freiner toutes initiatives en ce sens.
Ce qui a aussi toujours manqué, la formation des citoyens à l'économie, à la connaissance du fonctionnement d'une entreprise. Nous sommes encore très loin de la mentalité, de la façon de penser des citoyens Nordiques et même Suisses.

Les immenses manifestations que l'on a vues ce dimanche 11 janvier, vont peut-être permettre une prise de conscience tant des politiques, que du peuple. Serait-ce suffisant ? Certainement, non. Mais cela laissera tout de même des traces indélébiles de fraternité, d'acceptation de changement !

www.livres-daniel-moinier.com

Les entrepreneurs et le gouvernmenet français veulent retrouver la confiance.

Une réaction ? Laissez un commentaire

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg

Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.