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60% des Français jugent l’information économique complexe, selon un sondage réalisé par TNS Sofres pour la Banque de France à l'occasion des journées de l'économie de Lyon, dont Economiematin.fr est partenaire.
Pour Pascal Le Merrer le fondateur des Journées de l'Economie, ce mauvais résultat s'explique : « Les Français sont confrontés à des sujets techniques avec beaucoup de données qui sont présentées comme des évidences. On remarque que pour cette question ce sont les hommes, et en particuliers les moins de 35 ans qui sont les plus optimistes (44 % des moins de 35 ans trouvent l'information économique compréhensible contre 33 % pour les plus de 65 ans). Ce chiffre révèle que les journalistes économiques ont un travail complexe à faire, à la fois d'investigation pour ne pas laisser les stratégies de communication des acteurs publics comme privés prendre le pas sur l'information, mais aussi de médiation, pour rendre compréhensible des analyses que l'on ne peut confier simplement à des experts à qui on tend facilement un micro. C'est le modèle de l'information du XXIe siècle qui est en jeu. "
De même, toujours selon ce sondage 59% des Français jugent le niveau des Français en économie comme moyen et 32% comme faible, soit 91% si l'on additionne moyen et faible ! Seuls 7 % estiment le niveau des Français (ou leur niveau ?) élevé.
Au moins les Français sont ils clairvoyants sur leur propre situation ! De nombreuses enquêtes réalisées ces dernières années ont révélé les lacunes des Français en matière d'économie. Le Codice, conseil pour la diffusion de la culture économique, dissous depuis 2010, révélait lors d'une enquête réalisée aussi par TNS Sofres en 2010 que la note moyenne des Français soumis à un questionnaire simple sur l'économie tournait autour de 8 1/2 sur 20... "En quelques années, ce qui a changé c'est que l'économie est à la une de l'actualité" précise Pascal le Merrer. "on parle de choc de compétitivité, d'union bancaire, de pacte budgétaire européen... Ces chiffres montrent que les Français essayent de comprendre ce qui se passe mais avec plusieurs difficultés : l'impression que les experts débattent entre eux, la méfiance à l'égard des réformes qui se préparent, la difficulté à évaluer l'impact de changements macroéconomiques sur leur vie quotidienne. Si à cela, on ajoute que la majorité des Français n'ont jamais eu accès à des cours d'économie dans leur scolarité, il est étonnant que l'on arrive à ce que deux tiers des sondés trouve le niveau de connaissances des Français en économie élevé ou moyen."
Ce sondage révele également que si 63 % des Français s'estiment bien informés sur les produits d'épargne, comme les livrets ou les assurances vie, ou encore sur les crédits (60 %), Seuls 34 % des Français s'estiment bien informés sur les actions, les obligations ou les SICAV.
Sur les grands sujets de l'économie, 82 % des Français sont inquiets à propos du déficit et de la dette publique, et 48 % des Français estiment que les prix ont augmenté de plus de 3 % en un an, quand l'inflation mesurée par l'INSEE de septembre 2011 à septembre 2012 n'est que de 1,9%.
Le sondage révèle également que 55 % des Français estiment le recours au crédit à la consommation risqué, ce qui ne devrait pas faire plaisir aux établissements qui les proposent encore à grand renfort de publicité. Dans le même temps, 55 % des Français toujours estiment que pour stimuler la croissance, il faudrait augmenter les petis salaires, 38 % stimuler l'innovation et la recherche, 36 % baisser les impôts, et 31 % encourager les exportations.
Enfin, sur leur situation personnelle face à la crise, 36 % des Français affirment arriver à faire face à leurs dépenses mais ne pas pouvoir épargner, mais 38 % affirment avoir des problèmes de fin de mois, graves pour 10 % d'entre eux. Au final, seuls 24 % des Français arrivent à épargner, tout en finançant leur quotidien.
FIche technique :
sondagé réalisé par téléphone du 16 au 17 octobre par TNS Sofres pour la Banque de France sur 1000 personnes âgées de 18 ans et plus, sélectionnées selon la méthode des quotas.