Le vieillissement est inéluctable et avec lui arrivent les problèmes : santé plus fragile, éloignement des proches, retraite insuffisante. Tous ces événements et aléas de la vie peuvent causer une situation de dépendance et cette éventualité inquiète la grande majorité des Français. Que ce soient eux-mêmes qui deviennent dépendants ou un de leurs proches, les Français ont conscience que ça pourrait arriver... et ils s'y préparent.
La dépendance : une situation qui touche un tiers des Français
Le baromètre de la Dépendance 2016 de la Banque Postale réalisé par TNS Sofres qu'EconomieMatin dévoile ce jeudi 15 septembre 2016 montre que la dépendance est une réalité de la vie des Français. 78 % des Français âgés de 45 à 75 ans se sentent concernés par la dépendance d'un proche et même 74 % par la leur.
Ce sentiment laisse rapidement place à la réalité : selon le baromètre en 2016 pas moins de 61 % des Français a eu une personne dépendante dans son entourage, quel que soit le type de dépendance. De ceux-ci, 29 % ont actuellement une personne dépendante dans leur entourage : près d'un Français sur trois. La situation ne devrait qu'empirer dans les années à venir avec le vieillissement de la génération du Baby-Boom post Seconde Guerre Mondiale.
Les Français en sont conscients et s'y préparent au mieux.
L'Etat n'en fait pas assez pour les personnes dépendantes
Alors que plus d'un Français sur deux s'est occupé d'une personne dépendante (ou s'en occupe actuellement), le baromètre de la dépendance de la Banque Postale montre que les Français estiment insuffisante l'action de l'Etat sur la question. Pour 63 % la dépendance devrait être une priorité du gouvernement mais seulement 34 % estiment qu'il en fait assez car d'autres priorités priment.
Les Français sont donc de plus en plus convaincus qu'il faudra qu'ils s'en sortent seuls : alors qu'en 2010 seulement 22 % estimaient que "c'est à chacun de se préparer au risque de dépendance", ils sont 28 % à le croire en 2016. Or, 32 % estiment que l'Etat devrait prendre en charge la dépendance pour tous les Français et 38 % au moins pour les plus démunis.
Un travail d'information qui reste à faire sur la dépendance
Si la question de la dépendance inquiète, les Français estiment qu'ils devraient être mieux informés : 42 % se disent mal ou très mal informés sur la question. Le baromètre de la Banque Postale montreque la Loi Vieillissement n'est connue que de 23 % des interrogés alors qu'elle est entrée en application début 2016 et qu'elle permet des aides financières et des mesures sur le logement. Une loi jugée insuffisante par 59 % des Français.
Comment les Français se préparent-ils à la dépendance ?
Si la Loi Vieillissement est jugée insuffisante comme l'intervention de l'Etat, les Français prennent les devants. 82 % ont pris des dispositions pour maintenir le proche dépendant à domicile. La grande majorité s'en est occupée personnellement (93 %) avec une aide extérieure pour 82 % des interrogés. Des travaux d'aménagement ont été prévus par 60 % des Français qui accueillaient un proche dépendant.
Au niveau des aides, ce sont les aspects pratiques de la vie quotidienne comme les courses pour lesquels les personnes dépendantes ont le plus besoin d'aide (88 % des proches aident à ce niveau) suivis des gestes de la vie quotidienne comme la toilette (66 %). A noter que 93 % des personnes qui aident un proche dépendant le font au moins une fois par semaine.
30 % des Français ont franchi le pas et ont pris des dispositions pour eux-mêmes pour un proche. Une part qui monte à 45 % lorsque les personnes sont confrontées à la dépendance d'un proche montrant que les Français sous-estiment le phénomène.
Malgré tout, les Français entre 45 et 75 ans sont encore une minorité à vouloir souscrire, pour un proche, une assurance dépendance : 31 %. Pour 43 % des interrogés l'Etat devrait favoriser les contrats d'assurance dépendance. De ceux-ci, si 86 % pensent qu'il faut sensibiliser sur le coût de la prise en charge et que 84 % pensent que l'Etat devrait aider fiscalement le développement de ces contrats, 47 % estiment qu'il devrait tout simplement les rendre obligatoires.