Après la pandémie de Covid-19, qui a conduit à une récession mondiale historique, voilà une nouvelle menace : selon le Fonds Monétaire International, « le pire est à venir ». Et rien que pour 2023, déjà, l’institution voit noir et baisse ses prévisions de croissance un peu partout dans le monde. Certains pays risquent même la récession, mais la France pourrait y échapper de justesse.
Le FMI annonce une récession en 2023
C’est une phrase, simple et claire, de Pierre-Olivier Gourinchas (chef économiste du FMI) qui a de quoi inquiéter : « le choc de cette année va rouvrir des plaies économiques qui n’avaient été que partiellement guéries durant la phase post-pandémie. En résumé, le pire est à venir et, pour beaucoup de gens, 2023 va ressembler à une récession ».
Le mot est lâché : trois ans seulement après la récession liée à la Covid-19, voilà le retour de la récession dans le monde, alors que 2022 et 2023 étaient initialement attendues comme des années de forte croissance poussée par la reprise de l’activité économique.
Une croissance très faible en 2023… du jamais vu depuis 2001
L’institution revoit, de fait, ses prévisions de croissance mondiale à la baisse pour 2023. Dans le rapport publié mardi 11 octobre 2022, l’institution s’attend désormais à une croissance de 2,7%, baissée de 0,2% par rapport aux estimations précédentes. « il s’agit de la plus faible croissance attendue depuis 2001 », explique le Fonds Monétaire International, hors crises de 2008 (subprimes) et de 2020 (Covid-19).
Petite bonne nouvelle, toutefois : la prévision de croissance mondiale en 2022 n’est pas revue à la baisse et reste à 3,2%. Une donnée à remettre en perspective : le FMI l’a déjà revue à la baisse trois fois dans le cours de l’année, à mesure que la situation géopolitique se tendait, que le prix de l’énergie augmentait et que les pénuries continuaient.
La France va-t-elle échapper à la récession en 2023 ?
Sans surprise, le FMI juge que les économies émergentes, et notamment la Chine, devraient mieux s’en sortir. Les économies avancées, au contraire, vont être les premières touchées par la récession qui se profile.
C’est le cas des États-Unis pour lesquels l’institution ne table plus que sur 1% de croissance en 2023, après 1,6% en 2022. Joe Biden a même directement évoqué le risque de récession qui est désormais un scénario probable et non purement théorique.
Quant à la zone euro, la croissance ne sera pas homogène et sera, surtout, très basse : 0,5% dans l’ensemble en 2023, en fort recul par rapport aux 3,1% attendus en 2022. Une prévision baissée, par ailleurs, de 0,7 point par rapport à celle de juillet 2022.
La France devrait résister, mais n’aurait une croissance annuelle que de 0,7% en 2023. C’est plus optimiste que les prévisions de la Banque de France (0,5%), mais le FMI est plus pessimiste que le gouvernement qui table, lui, sur 1% de croissance pour 2023.
L’Hexagone s’en sortira néanmoins bien : Allemagne et Italie, notamment, devraient connaître une récession dès 2023 avec une croissance négative de 0,3% et 0,2% respectivement.