Peut-on forcer un homme d’affaires richissime à vendre son entreprise ? C’est le défi que s’est fixé François Hollande, qui reçoit aujourd’hui à l’Elysée Lakshmi Mittal, le PDG d’ArcelorMittal, le géant de l’acier indien, propriétaire du site de Florange en Moselle.
En septembre, le multimilliardaire a accepté, à la demande de l'Etat, de mettre en vente les hauts fourneaux de Florange qu'il voulait fermer. Mais cette fois, le gouvernement veut qu’il mette également en vente la filière froide, soit l'intégralité du site, seule susceptible d'intéresser un éventuel repreneur et par là-même d'éviter la fermeture des hauts-fourneaux qui entraînerait la perte de 629 emplois, sur les 2 500 que compte le site. Pour l’y contraindre, l’Etat agite la menace de la nationalisation, plus ou moins temporaire, ce qui reviendrait à exproprier le patron de son entreprise. Pas sûr que cet ultimatum déguisé soit du goût de monsieur Mittal, plus gros producteur d’acier au monde ! « La possibilité juridique pour l'Etat de nationaliser reste encore à démontrer » souligne son entourage, comme le rapportent Les Echos.
Reste à savoir ce que fera l’Etat, au-delà des menaces, si l’Indien refuse de céder son bien. Comme l’a souligné Arnaud Montebourg, « à chaque fois qu'on a nationalisé, l'Etat n'a pas été un très bon gestionnaire ». Et de surcroît, parole de ministre, « il n'a pas d'argent ».
En France, le groupe emploie actuellement environ 22 000 salariés. Et l'entreprise indienne a déjà prévenu que si l’État français obtient ce qu’il veut, ces emplois pourraient être menacés. Dur contre dur !