Jean-Marc Ayrault n’a pas réussi à faire plier le géant de l’acier puisque les hauts-fourneaux du site d’ArcelorMittal à Florange en Lorraine ne redémarreront pas. La menace de la nationalisation, brandie la semaine dernière notamment par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, n’a pas fonctionné. On voit mal comment il pouvait en être autrement, malgré ce chiffon rouge agité par certains membres du gouvernement pour faire pression, sans que l’on sache trop si eux-mêmes y croyaient réellement. L’homme d’affaires indien, multimilliardaire et numéro un mondial de la sidérurgie, sort donc vainqueur d’un bras de fer qui aura duré près de deux mois.
Mais Lakshmi Mittal a toutefois accepté de ne pas mettre en place de plan social pour les 629 salariés, et c'est là une victoire dont peut se prévaloir le gouvernement : ces hommes et ces femmes vont se voir proposer un emploi sur l'autre partie du site de Florange, la filière froide, plus rentable, qui fabrique des produits en acier notamment pour l'industrie automobile. ArcelorMittal souhaitait la conserver et il s’est engagé à y investir environ 180 millions d’euros d’ici 2017. Soit peu ou prou le même montant annuel que celui investi en moyenne ces sept dernières années.
Les employés se sont tout de même sentis floués, car disent-ils, ils croyaient dur comme fer à la promesse que l’entreprise dans laquelle ils travaillent serait nationalisée. « Le gouvernement nous a menti » a lancé un responsable de la CFDT.
Et l’Elysée a déjà prévenu que si le groupe ne respectait pas ses engagements, alors cette fois, il nationaliserait. Croix de bois, croix de fer, si je mens…