« Quoi qu'il en coûte ». Le mot d'Emmanuel Macron a permis d'ouvrir en grand les vannes des dépenses publiques pour soutenir les entreprises et l'économie française pendant le confinement. Mais cela aura un coût.
En 2020, la contraction du produit intérieur brut devrait s'établir à 8%, le déficit public à 9,1% et la dette à 115%. Loin, très loin des clous fixés par Bruxelles, pour qui le déficit ne doit pas dépasser les 3% et le niveau de dette 60%… Fort de la signature de la France sur les marchés financiers, le gouvernement a dû emprunter beaucoup pour financer les différentes mesures de soutien aux entreprises et aux salariés pendant le confinement. Et certains de ces dispositifs vont se poursuivre au moins jusqu'à l'été. Dans ce contexte, la dégradation de la perspective de la France par l'agence Fitch est une mauvaise nouvelle pour Bercy : en cas de baisse de la note souveraine du pays, les taux d'intérêt si avantageux auxquels le gouvernement emprunte pourraient remonter.
Taux d'intérêt avantageux
On n'en est pas là. Fitch a deux ans pour évaluer une baisse de la note. En attendant, l'agence de notation indique que l'abaissement de la perspective reflétait la « dégradation substantielle attendue cette année des finances publiques et de l'activité économique en raison de l'épidémie de Covid-19 », explique-t-elle dans un communiqué. Cette dégradation intervient alors que les finances publiques n'étaient pas au mieux de leur forme : niveau d'endettement élevé (avant la crise sanitaire, il flirtait autour des 100% du PIB), consolidation budgétaire limitée depuis 2008 et la crise financière, croissance économique modérée.
Pas de baisse de la note, pour l'instant
Par contre, Fitch relève que les banques françaises sont bien positionnées pour faire face à la pression du coronavirus sur les actifs. En février, l'agence Moody's abaissait également la perspective de la France, tout en maintenant la note « Aa2 ». Les mesures fiscales visant à réduire le creusement du déficit public ne donnaient pas tous les résultats escomptés, c'est pourquoi la perspective est passée de « positive » à « stable ». Quant à l'agence S&P, la note de la France ne bouge pas, elle demeure à « AA », avec une perspective stable.