Fiscalité : premières mesures d’urgence

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Par Vincent Drezet Modifié le 2 juillet 2012 à 4h08

Les premières mesures fiscales du nouveau gouvernement seront discutées au parlement dans les toutes prochaines semaines. Alors que la crise perdure et semble même à bien des égards s’aggraver, et après un quinquennat dont les orientations fiscales ont été très discutées et contestées, cette première loi de finances du quinquennat de François Hollande revêt une importance certaine...

Avec la crise, le besoin de justice fiscale est en effet apparu comme un enjeu au moins aussi important que le souci de dégager des ressources budgétaires. D’où la nécessité de rééquilibrer le système fiscal au profit des impôts directs progressifs, par nature les plus justes car ils permettent de respecter le principe selon lequel chacun doit contribuer aux charges publiques en raison de ses facultés.

Côté entreprises, une taxe de 3 % sur la distribution de dividendes serait créée, tandis que la défiscalisation des heures supplémentaires serait revue. Quelques mesures anti-fraude seraient également proposées. Du côté des particuliers, le chantier de la fiscalité du patrimoine est lancé : les abattements applicables aux droits de mutation à titre gratuit (donations et successions) seraient revus à la baisse et une contribution exceptionnelle sur le patrimoine serait créée.

Cette contribution est censée combler le manque à gagner résultant de la baisse de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) votée en 2011 après une période de forte baisse de la fiscalité sur le patrimoine concentrée sur les ménages aisés (la loi TEPA de 2007 avait créé une nouvelle niche à l’ISF et allégé les droits de donation et de succession). Elle ne règle cependant pas la question de l’imposition du patrimoine.

Ces mesures relèvent en effet davantage de l’urgence que d’une orientation « structurelle ». A l’évidence, les grands chantiers fiscaux (impôt sur le revenu…) sont remis à une prochaine loi de finances. Après ce premier volet fiscal (auquel il faut ajouter l’annonce de suppressions de nombreux postes dans des administrations comme celle des finances alors même que ces emplois sont budgétairement "rentables"), on formera le vœu que les futurs chantiers fiscaux puissent enfin mettre en œuvre une réforme fiscale permettant de stabiliser le système fiscal et de le rendre plus redistributif.

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Vincent Drezet est secrétaire général du Syndicat national Solidaires Finances Publiques (ex-SNUI) depuis 2012. De 2004 à 2012, il a occupé le poste de porte parole du Syndicat National Unifié des Impôts. Il est également membre du Conseil scientifique d’Attac et auteur du dernier "15 idées reçues sur la fiscalité" aux éditions Les Liens qui Libèrent (2012).