La Grèce persiste et signe. On avait pu penser qu’après une rencontre entre Alexis Tsipras et Angela Merkel il y a quelques jours, les différends s’étaient aplanis… mais il n’en est rien.
Devant l’intransigeance de l’Allemagne, Athènes persiste donc en réclamant à Berlin près de 279 milliards d’euros de réparations de guerre suite à l’occupation du pays de l’armée allemande entre 1941 et 1944.
La Grèce persiste et signe
C’est le vice-ministre grec des Finances, Dimitris Mardas, qui a avancé la somme faramineuse de 278,7 milliards d’euros devant une commission parlementaire en charge d’examiner ce dossier ; cette somme se base sur les calculs de la cour des comptes du pays. Cette commission a été mise en place par le Premier ministre fraîchement élu du pays, Alexis Tsipras, et ses travaux ont débuté mercredi 1er avril… Une date en forme de pied de nez, mais qui pourrait bien s’avérer d’un goût difficile à avaler pour le contribuable allemand.
Le débat risque bien de rebondir outre Rhin, où l’opinion publique apprécie peu les prises de position très tranchées du gouvernement grec alors qu’il est au pied du mur et qu’il doit honorer les échéances de ses prêts internationaux. L’Allemagne a évidemment toujours refusé les demandes de remboursement d’Athènes. Pour Berlin, le dossier est réglé, le pays ayant versé en 1960 à la Grèce un total de 60 millions d’euros.
L’Histoire s’invite dans le débat
« Après la réunification de l'Allemagne en 1990, les conditions juridiques et politiques étaient réunies pour régler cette question. Mais, depuis, tous les gouvernements allemands ont choisi le silence et les artifices juridiques, et traîné les pieds », a pourtant déclaré Alexis Tsipras le mois dernier.
Nikos Paraskevopoulos, le ministre grec de la Justice, a fait savoir qu’il pourrait appliquer une décision de la Cour suprême l’autorisant à saisir les biens allemands afin de verser des indemnités aux descendants des massacres commis par l’armée allemande en juin 44. Le grand dossier de l’Histoire n’est toujours pas refermé entre les deux pays.