On ne peut faire que le constat malheureux d’une répétition des situations en ce qui concerne la crise de la dette.
Or, ni les finances publiques de l’Espagne ni sa culture économique ne ressemblent à celles de la Grèce et aucun pays, quel que soit l’état de ses finances publiques, ne pourrait supporter durablement des taux à dix ans que les marchés infligent à l’Espagne. Les marchés créent donc de toute pièce une similarité de défaillance économique sans que personne ne réagisse.
L’opacité de la prise de décision des marchés est ici en jeu. La prise en compte du bien commun dans les arbitrages économiques doit introduire plus de responsabilité en réévaluant :
o La question de l’efficience des marchés : a-t-elle du sens si elle est au prix de l’instabilité chronique de l’Europe et du financement de son économie ?
o Qui fait aujourd’hui la politique budgétaire et économique des pays ? Les pouvoirs publics ou les opérateurs de marché ?
o Quel et le rôle des produits dérivés en particulier les Credit Default Swap dans cette envolée spéculative ?
Pour espérer remédier à la crise, nous devons d’urgence adapter les instruments et les pratiques de marchés conçus pour accompagner la croissance économique mais dévastateurs dans des contextes de crise.
En premier lieu, une réaction européenne concertée est nécessaire : contre la spéculation sur les dettes souveraines et pour la mise en place d’une agence européenne reprenant et traitant l’ensemble des informations des organes statistiques et économiques des différents pays.
Les dynamiques économiques à l’œuvre seraient ainsi appréciées de manière plus juste et donc plus légitime.