Depuis plus de 5 ans, les élevages de porcs sont en grande difficulté financière : pas de rentabilité, incapacité d'investir pour se mettre aux normes... Ainsi, 1/3 des éleveurs ont été contraints à l'abandon. Comme une gangrène qui se propage, ce sont désormais les abattoirs qui sont touchés.
Le déclin continue
La production en chute libre (2 millions en moins depuis 5 ans) est à présent insuffisante pour répondre aux besoins des abattoirs. Si la fermeture du deuxième abattoir Gad de Josselin dans le Morbihan après celui de Lampaul Guimillau dans le Finistère se confirme, ce sont près de 1000 salariés qui vont se retrouver sur le carreau et autant de familles qui seront déstabilisées.
L'embargo russe qui bloque les exportations depuis 6 mois, les distorsions de concurrence entre les pays de l'Union Européenne, les importations croissantes, le manque de valorisation des produits français et les lourdes contraintes administratives sont autant de boulets qui tirent l'ensemble de la filière par le bas. Dans le même temps, d'autres pays de l'UE notamment l'Allemagne et l'Espagne ont continué leur progression.
L'ONEP en appelle à la responsabilité des pouvoirs publics
Face à cette situation dramatique, l'ONEP (syndicat des éleveurs de porcs de la Coordination Rurale) demande aux pouvoirs politiques français un plan de sauvetage courageux visant à reconquérir le marché intérieur en développant les volumes de produits élaborés plutôt que d'exporter à bas prix sur des marchés incertains et d'importer toujours plus de produits qui sont loin d'égaler la qualité et la traçabilité française.
Anticiper les défis de demain
Il faut impérativement retrouver des plus-values durables sur la production française pour consolider le revenu des éleveurs à travers des prix rémunérateurs et assurer ainsi la pérennité des industries et des emplois locaux.
Il est impératif d'agir dès aujourd'hui pour redresser la filière française, être capable de retrouver notre autosuffisance et répondre aux futurs enjeux de la consommation mondiale qui seront très importants d'ici à 2020 : + 15 % soit 17 millions de tonnes supplémentaires.