La désindustrialisation de la France s’accélère encore

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Par Laure De Charette Modifié le 5 février 2013 à 2h02

Partout dans le pays, des usines ferment. Ce n’est pas quotidien, mais presque : 266 sites ont fermé leurs portes l’an dernier, soit 42% de plus qu'en 2011, selon l'Observatoire de l'emploi et de l'investissement Trendeo. L'étude fait froid dans le dos, tant les fermetures d'usines et les licenciements à la clef -près de 24 000 emplois ont été détruits l'an dernier rien que dans le secteur manufacturier !- s'enchaînent à un rythme de plus en plus soutenu. En quatre ans, la France a perdu 1 087 de ses usines (employant plus de dix salariés).

Certes, des usines se créent aussi, mais dans une moindre mesure : 166 sites ont ouvert l’an dernier. In fine, mais ce n'est pas vraiment une surprise, l’industrie manufacturière demeure le secteur le plus en difficulté de toute notre économie.

"Ce délitement du tissu industriel s’opère à bas bruit : au-delà des sinistres les plus spectaculaires", souligne l’étude. Pour une usine Arcelor Mittal à Florange ou PSA à Aulnay-sous-Bois qui ferme, combien de micro-sites ont mis la clef sous la porte sans caméras de télévision ?

Entre 2009 et 2012, le secteur de l’industrie manufacturière a détruit plus d’emplois qu’il n’en a créés (sans parler donc de l’industrie extractive). En tout, près de 122 000 postes y ont été perdus ces quatre dernières années. En somme, alors que depuis 2010, l’économie française, tous secteurs et régions confondus, recommence à créer des emplois, l’industrie continue d’en supprimer.

Si l’on regarde les chiffres plus précisément, certains secteurs sortent tout de même encore la tête de l’eau. En particulier, la construction aéronautique et spatiale, entraînée par Airbus et les industries du cuir et de la chaussure - principalement grâce à la maroquinerie de luxe. Ces sous-secteurs industriels continuent en effet à embaucher de nouvelles recrues.

En revanche, l’automobile trinque. L’an dernier, plus de 12 000 personnes y ont perdu leur poste. PSA, Renault et Honeywell ont annoncé les suppressions les plus importantes. Viennent ensuite le matériel électronique, informatique et optique –on pense à Alcatel et Technicolor-, mais aussi la pharmacie (Sanofi, Merck) et l’industrie alimentaire (fermeture de Doux).

Et l’année 2013 s’annonce morose pour l’économie en général, et a fortiori donc pour l’industrie. « Les dynamiques à l’oeuvre au sein de l’économie française ne sont pas bonnes. Une détérioration de l’économie française en 2013 est plus probable qu’une amélioration » prédit l’étude...

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.