Femmes, n’ayez pas peur d’innover !

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Par Laëtitia Faure Publié le 8 mars 2014 à 6h30

Les femmes représentent moins de 5 % des PDG des 500 plus grandes entreprises dans le monde. Moins de 3 % des françaises de 18-64 ans ont créé ou repris une entreprise en 2011, contre 4,5 % en Allemagne et plus de 10 % aux Etats-Unis. Seule 1 entreprise innovante sur 10 nouvellement créée est dirigée par une femme. Ces chiffres montrent à quel point la décision de création d’une entreprise par une femme est difficile, même aux Etats-Unis, symbole du dynamisme porté par l’économie, de l’initiative et de la prise de risque.

Si la place de la femme dans la société française semble acquise, il n’en est pas de même au sein de l’entreprise. Sur le plan professionnel, sa légitimité n’a visiblement pas encore délogé les vieux clichés nichés dans nos esprits " hypermodernes ".

Le changement des mentalités doit passer par une éducation à l’innovation et à la création plus pragmatique et réaliste. Encourager dès le plus jeune âge la créativité, apprendre à l’école les bases du management, de la gestion de projet, de la programmation informatique, des formalités (et méandres) administratifs, créer des incubateurs dès l’université sont tout autant de chances de créations futures si nous les prodiguons en amont. La peur de créer et d’innover vient de la méconnaissance du fonctionnement même de la création. Favoriser la prise de risque contrôlée, responsabiliser tout en libérant les peurs de l’échec, démystifier la notion de pouvoir : voilà le grand challenge qui concerne bien sûr les hommes mais aussi et surtout les femmes qui doivent prendre davantage confiance en elles.

Dans le domaine du numérique, secteur au combien innovant et créatif mais souffrant des mêmes maux, certaines initiatives font bouger les lignes.

FailConf est une conférence annuelle ayant pour objectif de lever le tabou de l’échec entrepreneurial. Inspirée des Etats-Unis, elle réunit en France des entrepreneurs qui osent parler de leurs parcours et des problématiques d’internationalisation, du développement parfois pénible sur des marchés émergents peu maîtrisés ou encore des erreurs de stratégie. Plus portée sur la mise en lumière du talent des femmes, Girlz in Web valorise les carrières féminines dans les métiers du numérique et encourage l’initiative des femmes dans ce domaine. L’association intègre à sa démarche les contributions des hommes de façon naturelle et intelligente. Ici pas de féminisme basique mais une conscience limpide : si les femmes ne se mettent pas en lumière elles-mêmes, personne ne le fera pour elles. Sous une autre forme, le projet Lean In instauré par Sheryl Sandberg, directrice des opérations de Facebook, a pour vocation de concrétiser les buts professionnels des femmes dans le monde. Ces initiatives, des plus locales aux plus mondiales, ne peuvent être que bénéfiques pour redonner confiance en l’immensité du potentiel des femmes.

La marche est en route. Aux pouvoirs publics et organisations de prendre en compte les spécificités d’être une femme et parfois une mère au quotidien, afin de faciliter son épanouissement professionnel. Le gouvernement français souhaite 40 % de femmes entrepreneurs en 2017. A lui de réunir les conditions pragmatiques pour que ce chiffre devienne réalité. Le jour où les premiers rangs des avions seront occupés en partie par les femmes sera un signe tangible que les choses changent vraiment.

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Fondatrice de URBAN SUBLIME   A propos de URBAN SUBLIME : Urban Sublime est un bureau de tendances, innovation et marketing international basé en France et oeuvrant dans le monde entier grâce à un réseau d’experts présents à New York, Milan, Londres,Berlin et Florence. Le bureau anticipe et détecte les tendances, innovations et usages émergents afin d’aider les entreprises dans leur développement