Bien que certains esprits grincheux voudraient se persuader du contraire, les femmes sont bel et bien des vecteurs de réussite dans l’entreprise, comme le démontrent de multiples études à travers le monde. Que l’on raisonne en termes de gestion, de management ou de créativité, leur contribution est indéniablement un bienfait pour l’économie.
Si les femmes ne représentent toujours en France que 30 % des créateurs d’entreprise et 27 % des dirigeants de TPE/PME, en revanche elles font merveille quand on observe de près les résultats qu’elles peuvent obtenir. Une étude du CNRS (1) menée auprès des entreprises du CAC 40 ayant un taux de féminisation de leur encadrement supérieur à 35 %, a relevé des performances supérieures aux autres en matière de croissance, de rentabilité, de productivité du travail et de création d'emplois. Mieux encore, selon l’OCDE, toute diminution de 50 % de l'écart hommes-femmes en termes de taux d'activitédoperait la croissance permettant une progression de 9,4 % du PIB français dans les vingt ans qui viennent, 12 % au niveau mondial (2).Un constat qui démontre une fois de plus le rôle essentiel qu’elles jouent dans la réussite économique d’un pays et qui conforte leur légitimité à revendiquer une réelle égalité de traitement dans le monde de l’entreprise.
Des gestionnaires hors-pairs
Leur prudence face aux sirènes financières, les préservent ainsi davantage des travers aventureux. Les femmes chefs d'entreprise empruntent beaucoup moins que leurs homologues masculins pour créer ou faire fonctionner leur entreprise, et selon le baromètre Manageo, leurs sociétés connaîtraient trois fois moins de défaillances que lorsque ce sont les hommes qui sont aux commandes (elles ne représentent que 21,9 % des ouvertures de procédure de redressements et liquidations judiciaires). Menant leur barque avec pragmatisme et polyvalence, et la nécessité de démonter qu’elles sont à la hauteur, elles affichent au final des performances à faire pâlir bien des hommes : 4,8 % de croissance sur trois ans et 6,6 % de rentabilité, contre respectivement 4,4 % et 5,6 % pour les entreprises menées par un homme, selon l’association Women Equity For Growth (3).
Un partenaire du développement dans le monde
Et ce qui est vrai chez nous l’est tout autant dans le reste du monde où les femmes démontrent qu’elles sont devenues un partenaire clé de développement. Le rôle de la femme chef d'entreprise s'est consolidé par une présence active dans les différentes filières des secteurs productifs. Au Canada, où elles créent trois fois plus d'entreprises que les hommes et sont plus de 821 000 à l'heure actuelle, elles contribuent chaque année à hauteur de 117 milliards de dollars canadiens à l'économie du pays, employant plus d’1,7 million de salariés et travaillant à 40 % à l’export (4). En Afrique, elles gèrent 48 % des PME et fonctionnent de plus en plus en réseau afin d’optimiser leurs résultats. Au Sénégal, 2000 dirigeantes regroupées au sein du Programme Croissance PME, ont ainsi vus leur volume de production et leur bénéfice progressés de 5 % (5). Même en Arabie Saoudite les choses bougent : La participation de la femme saoudienne dans le monde du travail est passée de 8.000 femmes en 1990 à 12.000 en 2010, et aujourd’hui, près de 100.000 projets sont gérés par les femmes avec une enveloppe de 8 milliards de dollars.
Une complémentarité source de richesse
En explorant des territoires d’innovation et de business différents, en adoptant des modes de leadership davantage axés sur le développement de chacun, la reconnaissance et la prise de décision participative, les femmes renouvellent les codes de l’entrepreneuriat. Des modes qui se révèlent tout aussi efficaces, créateurs de richesse et de valeur, et qui font de ces femmes des acteurs de développements essentiels. Le prochain Sommet de la Francophonie leur consacrera d’ailleurs l’essentiel de ses travaux en novembre prochain.
- (1)CNRS "Travail, genre et sociétés"d'avril 2010
- (2)Rapport de l'OCDE sur les inégalités hommes-femmes. (2012)
- (3)Etude réalisée en 2012 auprès de164 entreprises françaises ayant réalisé plus de 4 M€ de chiffre d’affaires en 2011.
- (4)Source Département Commerce et Développement du Canada (2012)
- (5)UFCE Sénégal