Quelques éléments avant la réunion de la FED de juin :
- Les chiffres du chômage aux Etats-Unis ne changeront pas la donne. Il ne s’agit plus d’un indicateur décisif pour juger de l’évolution de la politique monétaire américaine ;
- Tarullo a confirmé que l’hypothèse d’un Brexit serait à prendre en considération lors de la réunion ;
=> On voit mal la FED augmenter ses taux avant le référendum britannique alors que toutes les banques centrales sont sur le qui-vive. Le fait que la BCE lance une opération de TLTRO un jour avant le référendum n’est pas une coïncide, il s’agit de contenir à l’avance toute panique sur les valeurs bancaires.
- Evans a implicitement confirmé un statu quo possible en juin, soulignant qu’il pourrait faire sens d’attendre que l’inflation sous-jacente atteigne 2%.
Notre scénario : La banque centrale a une fenêtre d’opportunité réduite. Une hausse des taux parait improbable en juin. En revanche, elle pourrait intervenir en juillet ou en septembre. Elle ne peut en aucun cas se permettre une hausse des taux trop proche de l’élection présidentielle américaine.
L’USD devrait profiter du mouvement (+3,7% face à ses dix principales contreparties en mai). Dans un monde où les taux de rendement sont marginaux presque partout, seule l’économie américaine constitue une opportunité de placement attractive. Investir dans des actifs américains garantit un meilleur retour sur investissement. De fait, la demande de dollars augmente ce qui renforce la valeur de l’USD. Tant que cette mécanique vertueuse perdure, la hausse du billet vert est vouée à durer.
Principal risque : La mauvaise communication de la FED. La banque centrale doit impérativement communiquer ses objectifs économiques plus clairement, au-delà de l’inflation et du chômage. On sait que ces deux indicateurs ont désormais un rôle moindre dans la gestion de la politique monétaire. La question est de savoir quels sont les autres indicateurs qui viennent les compléter. A minima, on peut déduire des propos des membres du FOMC que les indicateurs de stress financier, comme l’indice de stress financier de la FED de Cleveland, sont observés de plus près. Une communication plus limpide est urgente afin de garantir le succès du forward guidance américain. La première étape de la normalisation de politique monétaire s’est bien déroulée en décembre dernier mais l’exercice n’en demeure pas moins toujours périlleux, car inédit.