C’est lors d’un diner chez lui, le 9 février dernier, que Mark Zuckerberg, le fondateur et PDG de Facebook a proposé à Jan Koum, celui de WhatsApp de racheter son entreprise pour la modique somme de 19 milliards de dollars. Cette acquisition record a été officialisée le mercredi 19 février, faisant du bruit dans les milieux de l’économie et du numérique.
Les 19 milliards mis sur la table par Mark Zuckerberg comprennent 4 milliards en cash, 12 milliards d’actions et enfin 3 milliards sous forme de stock-options destinés aux fondateurs et aux 55 employés de WhatsApp. De plus, Jan Koum va faire son entrée au conseil d’administration de Facebook. Grâce à cette transaction financière, Facebook récupère une des applications pour smartphones les plus utilisées au monde. À titre d’exemple, WhatsApp est aujourd’hui l’application la plus téléchargée sur l’App Store dans le monde entier.
Créée en 2009, WhatsApp est une application qui permet d’échanger « gratuitement » des messages sur son smartphone en passant par internet. Elle compte aujourd’hui plus de 450 millions d’utilisateurs dont 70% sont actifs quotidiennement. La croissance de WhatsApp est exponentielle. Actuellement, 50 milliards de messages sont échangés chaque jour et plus d’un million de nouveaux utilisateurs rejoignent le service quotidiennement. Si l’application continue sur sa lancée elle devrait compter un milliard d’utilisateur d’ici 2 ans. Ce calcul n’a pas échappé à Mark Zuckerberg qui a déclaré dans un communiqué « WhatsApp est en passe de connecter un milliard de personnes. Les services qui atteignent cette barre sont tous extrêmement précieux ».
WhatsApp est un très bon exemple du triomphe du modèle du « freemium », le premium gratuit. En effet, WhatsApp est un service garanti sans aucune publicité. L’entreprise se rémunère grâce à une cotisation annuelle de 0,99 dollars payée par les usagers. Toutefois, l’utilisation de ce service de messagerie est gratuite la première année, ce qui permet d’attirer facilement un grand nombre d’utilisateurs.
En 2012, Facebook avait déjà racheté l’application Instagram - un réseau social de partage de photos - pour 700 millions de dollars. Plus récemment, c’est l’application Snapchat, permettant le partage éphémère de photos, que Facebook avait voulu acquérir pour 3 milliards de dollars, transaction rejetée par le PDG de Snapchat. Cette nouvelle acquisition montre à nouveau la volonté de Facebook de tout miser sur le marché des applications afin de s’imposer comme le centre des communications sur smartphones et tablettes, cette stratégie porte même un nom : « Mobile First ».
Ce rachat est le plus gros de l’histoire de Facebook mais aussi le plus gros dans le secteur des nouvelles technologies. Toutefois, cette acquisition pose la question de la publicité. Facebook réalise plus de la moitié de son chiffre d’affaires publicitaires sur les supports mobiles et, Jan Koum a toujours refusé d’avoir recours à la publicité déclarant sur son blog, « La publicité n’est pas seulement une perturbation esthétique, c’est une insulte à votre intelligence et c’est une interruption du fil de votre pensée ».