Bien que cela passe relativement inaperçu en France, la Mongolie connaît actuellement un développent économique fulgurant. Ce décollage de l’économie mongole, auquel contribuent largement les matières premières, a conduit le pays à atteindre des taux de croissance dépassant aisément les 10 % du PIB depuis trois ans maintenant. Notre ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, certainement pas indifférent aux nouvelles perspectives économiques qu’offre cette situation, se rendra ce jeudi à Oulan-Bator.
La Mongolie connaît un véritable boom économique
17,5 % en 2011, 12,3 % en 2012, très certainement plus de 16 % cette année, les chiffres de la croissance mongole attestent du décollage économique que connaît le pays actuellement. En cette période de crise, peu de pays peuvent se targuer de tels taux de croissance.
L'économie mongole bénéficie d’une situation géographique (relativement) favorable, du fait de la proximité avec la Chine et la Russie. L’empire du Milieu assure à la Mongolie une demande forte en matières premières.
Si la croissance est importante, il faut malgré tout garder en tête que le PIB du pays reste très faible, environ 10 millions de dollars, et que les perspectives économiques se concentrent presque exclusivement sur l’extraction minière.
Avec ses trois millions d’habitants, dont près de 40 % vivent sous le seuil de pauvreté, il semble difficile pour la Mongolie, pour l’instant, de compter sur la demande intérieure pour poursuivre son développement.
Les ressources naturelles au centre du débat
Le boom économique est en très grande partie lié à l’exploitation de ressources minières jusqu’alors inexploitées. L’immense gisement de cuivre et d’or d'Oyu Tolgoï, au sud du désert de Gobi, qui a été mis en exploitation, pourrait par exemple, à terme, contribuer au PIB à hauteur de 30%, selon l’opérateur qui exploite la mine.
Du fait, des ressources naturelles (estimées à plus de 1 000 milliards de dollars !) encore largement inexploitées, le pays pourrait rapidement devenir un acteur majeur de l’énergie. Les gisements permettraient d’extraire principalement de l’or, du cuivre, du charbon et de l’uranium.
Les perspectives économiques nouvelles ouvertes par le boom économique ont de plus contribué à un afflux massif de capitaux étrangers, venant notamment de Chine. Ces capitaux permettent au pays de poursuivre son développement en se dotant d’infrastructures modernes.
Une aubaine pour la France ?
La situation de l’économie mongole semble particulièrement favorable à la France et aux pays européens d’une façon générale.
La Mongolie reste très dépendante de la demande émanant de Chine, pays vers lequel sa production minière est exportée pour près de 90 %. Mais du fait du ralentissement de l’économie chinoise, il lui est indispensable d’élargir ses relations commerciales et de trouver de nouveau partenaires, notamment en Europe.
En France, où le nucléaire continue d’occuper une place de choix dans le mix énergétique, il est vital d’assurer l’approvisionnement en uranium, composant clé de cette technologie. Au regard de la richesse en uranium du sous-sol mongole, on comprend aisément l’intérêt de la France à investir dans le pays, avec notamment Areva.
Notre pays est pour l’heure quasiment absent de Mongolie, d’où le sens de la visite de Laurent Fabius. Au-delà d’Areva, nul doute que des entreprises comme Air Liquide ou GDF Suez pourraient tirer avantage de relations commerciales plus poussées.
À noter qu'Arianespace et Astrium devraient également être du voyage, pour entamer des négociations sur un projet de satellite
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