L’exode urbain des Franciliens : croyance ou réalité ?

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Par Séverine Amate Publié le 25 novembre 2021 à 6h24
Marche Immobilier Rennes
@shutter - © Economie Matin
77%77% des Franciliens souhaitent acheter en région parisienne.

Toute la planète immo s'accorde à penser que l'Ile-de-France se vide de ses habitants - et nous constatons en effet une perte d'attractivité (-9 pts entre février 2020 et mai 2021) - mais c'est encore la région la plus recherchée sur SeLoger par les Français en général (1 recherche sur 3).

Alors qu'à Paris, les écoles maternelles et primaires comptaient 6 000 enfants de moins à la rentrée, nous avons cherché à savoir sur quelles régions les Franciliens orientaient désormais leurs recherches immobilières. La force du Groupe SeLoger est de pouvoir témoigner de toutes les étapes du cheminement des porteurs de projets immobiliers. Nous analysons leurs intentions déclarées grâce à notre Observatoire du Moral Immobilier, leurs recherches sur nos sites et enfin leurs passages à l'action lorsqu'ils demandent à être mis en relation avec un professionnel de l'immobilier.

De l’intention de déménager à la concrétisation de leur projet, en passant par la recherche d’un nouveau logement, découvrez ce qui se passe dans la tête des Franciliens en quête d’un meilleur cadre de vie et quelles sont les régions qui les attirent le plus.

De quoi les Franciliens rêvent-ils ?

L’intention ne vaut pas l’action, mais de toute évidence, elle la précède. À ce titre, l’intention fournit de précieuses informations sur ceux qu’elle anime. La crise sanitaire, les confinements et les couvre-feux qui l’ont émaillée ainsi que la banalisation du télétravail ont ainsi modifié en profondeur les attentes des Français, en général et des Franciliens, en particulier. Jugez plutôt, une enquête réalisée par nos soins nous apprend qu’immobilièrement parlant, l’Île-de-France fait incontestablement l’objet, sinon d’un désamour, à tout le moins d’une perte d’attractivité de la part de ses habitants. Alors qu’en février 2020, 86 % des Franciliens porteurs d’un projet d’achat immobilier envisageaient de rester en Île-de-France, ils n’étaient plus que 82 % en mai 2020 et 77 % en mai dernier à souhaiter acheter un logement dans leur région. D’autre part, il ressort de notre étude qu’un Francilien sur quatre désire changer de région. Pour autant, force est de constater qu’il ne s’agit là que d’intentions d’achat qui ne se solderont pas nécessairement - in fine - par des achats véritables.

Où les Franciliens souhaitent-ils acheter ?

  • En région parisienne pour 77 % d’entre eux.
  • Dans le Nord-Ouest pour 11 %.
  • Dans le Sud-est pour 6 %.
  • Dans le Nord-Est pour 3 %.
  • Dans le Sud-Ouest pour 2 %.

Où les Franciliens orientent-ils leurs recherches immobilières ?

S’il est exagéré de parler d’un exode urbain massif des Franciliens, force est tout de même de reconnaître que ceux-ci sont moins nombreux qu’avant à orienter leur recherche immobilière dans leur région. En effet, d’après notre enquête, là où toutes les régions enregistrent une hausse des volumes de recherches immobilières en provenance d’Île-de-France, cette dernière accuse, quant à elle, un recul des recherches effectuées par des Franciliens. Il est d’ailleurs à noter qu’en terme de recherche, la Corse et la Bretagne sont très largement plébiscitées par les Franciliens. Et pour cause, c’est dans ces deux régions que les annonces immobilières publiées sur nos sites ont été le plus consultées par les internautes franciliens.

L’évolution des recherches réalisées par les Franciliens*

  • Corse : + 46 %
  • Bretagne : + 29 %
  • PACA : + 19 %
  • Pays de la Loire : + 18 %
  • Occitanie : + 16 %
  • Nouvelle Aquitaine : + 13 %
  • IDF : - 8 %

* Mai-août 2021 vs janvier-avril 2021

Où les Franciliens achètent-ils ?

Immobilièrement parlant, on peut dire qu’il y a un « avant » et un « après » confinement(s). S’il est exact que les restrictions sanitaires et l’explosion du télétravail ont poussé de nombreux citadins à donner corps à leurs envies de verdure, il ne l’est pas d’assimiler les mouvements de population que l’on a enregistrés récemment à un réel exode urbain, les campagnes venant siphonner les grandes villes de leurs habitants. En revanche, il est clair que les villes moyennes ont incontestablement tiré leur épingle du jeu.

D’après nos chiffres, les Franciliens sont ainsi 27 % (contre 19 % des provinciaux) à chercher à acheter un logement - à titre de résidence principale - dans des villes dont la population varie entre 20 000 et 80 000 âmes. Toujours selon nos données, sont ainsi de plus en plus prisées des villes comme Évreux, Bourges ou encore Angoulême. Mais il est intéressant de constater que ce ne sont pas nécessairement les régions qui concentrent le plus de recherches (réalisées par des Franciliens) qui comptabilisent le plus de demandes de mises en relation (et plus tard, de transactions). À l’image de la Corse qui, si elle est largement prospectée par les habitants de l’Île-de-France, ne totalise pas autant de demandes de mise en relation. En clair, si les annonces immobilières relatives à des biens situés sur l’Île de Beauté sont largement consultées, les recherches se soldent par peu de passages à l’acte d’achat (+ 4 % de demandes de mise en relation). À l’inverse, la Bretagne suscite un fort volume non seulement de recherches mais aussi de demandes de mise en relation avec un professionnel de l’immobilier (+ 51 % entre le début de l’année 2021 et l’été 2021).

Enfin, les Franciliens sont 6 % moins nombreux à passer à l’acte et à contacter l’agence immobilière francilienne chargée de commercialiser le bien dont ils avaient consulté l’annonce et visionné les photos sur nos sites. Mais le coup de mou qu’elle connaît en terme d’attractivité n’empêche pas la région parisienne de demeurer un poids lourd de la recherche immobilière. Pour autant, en rebattant les cartes du marché immobilier et en redessinant les contours, la crise sanitaire a fait des villes moyennes ainsi que, dans une moindre mesure toutefois, des zones rurales, des concurrents avec lesquels Paris et sa région devront désormais compter…

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Directrice des Relations Médias Groupe SeLoger, Porte-Parole de l'Observatoire du Moral Immobilier

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