Alors que l’été est entamé et que le soleil décide de faire sa réapparition sans doute de courte durée (n’oubliez pas que je suis pessimiste), le début juillet s’annonce somme toute relativement sur les marchés. Est-ce que cela va durer? p’tête ben qu’oui, p’tête ben qu’non comme dirait les normands.
Plus sérieusement, les fondamentaux n’ont toujours pas évolués, en tout cas dans le sens d’une reprise économique durable et saine. C’est même l’inverse.
Dimanche soir, une manifestation spontanée a eu lieu à Madrid et a réuni plusieurs milliers de fonctionnaires (policiers, pompiers, etc) qui se sont donnés rendez-vous par SMS et via les réseaux sociaux. Moi qui dis à longueur de journée que les réseaux sociaux ne servent à rien ou presque, on m’a vite fait comprendre que j’avais encore parlé trop vite et dit des âneries… j’ai bien tenté d’argumenter que je ne disais pas qu’ils ne servaient à rien pour les utilisateurs mais que pour que les investisseurs gagnent de l’argent avec, c’était plus compliqué. D’ailleurs, l’action Facebook perd encore plus de 3 % aujourd’hui, mais plus personne n’en parle. Une fois le mouton tondu, il faut passer à autre chose (un nouveau mouton tout neuf).
Enfin, c’est un autre débat. Revenons justement à nos moutons. Quelle est donc la situation aujourd’hui ? Globalement, la même qu’il y a quinze jours mais en pire.
Plans d’aide et mécanismes européens de sauvetage.
Les juges de la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe ont annoncé lundi dans un communiqué qu’ils rendront le 12 septembre une première décision concernant le fonds de secours européen MES et le pacte budgétaire.
Le Président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker (parti pour le rester alors qu’il est partant sur fond de désaccord franco-allemands sur sa succession), a déjà fait pester en disant que « la perspective d’un jugement en septembre ne nous aide pas vraiment ».
Le problème sera-t-il un jugement en septembre, ou un refus de la cours constitutionnelle allemande en septembre ?
Pour le moment, le MES n’a toujours pas vu le jour malgré les congratulations et cris victorieux d’usage après chaque sommet de la dernière chance qui promis, juré cette fois, c’est la bonne. Tout va bien.
Le problème des banques espagnoles et des régions autonomes.
Les banques espagnoles auraient besoin de 60 milliards d’euros. Officiellement. Officieusement, certains parlent de 400 à 500 milliards d’euros, et d’autres comme le journal Economonitor, le besoin de recapitalisation des banques espagnoles serait de… 990 milliards d’euros. Pour mémoire le MES, s’il devait un jour fonctionner, est prévu pour 700 milliards d’euros de fonds d’intervention.
Au même moment, les régions autonomes espagnoles qui ne sont plus autonomes financièrement, doivent être renflouées par Madrid qui vient de créer un fonds de soutien doté pour le moment de 18 milliards d’euros, que l’Etat espagnol devra emprunter, puisqu’ils n’ont plus un sou devant eux depuis bien longtemps.
D’après les dernières informations, les banques espagnoles ne devraient donc recevoir leurs premiers fonds que vers la mi-novembre au mieux. En attendant, c’est la BCE qui prête encore 360 milliards d’euros pour nos amis ibériques rien que pour la semaine dernière. Mais tout va bien.
La Grèce en pleine dislocation.
Je ne vais pas vous faire un descriptif de la vie en Grèce, en gros, en un mot : c’est la catastrophe. Une nouvelle baisse du salaire minimum à 390€/mois est demandé. Encore un effort et il est sûr que le smicard grec pourra prochainement être aussi compétitif que le chinois de Pékin.
C’est d’ailleurs ni plus ni moins que le but visé. Redonner de la compétitivité à la Grèce par une baisse massive de sa main d’œuvre. Petit effet collatéral, une récession et une déflation à la hauteur des diminutions de salaires. Les grecs ne pourront pas tenir les plans d’ajustement exigés par la troïka. Or, d’ici le 20 août, c’est une tranche de 31 milliards d’euros qui doit être versée à la Grèce alors que le nouveau gouvernement est en pleine renégociation qui, si elle échoue, pourrait provoquer l’explosion de la fragile coalition actuellement au pouvoir à Athènes. Mais on vous dit que tout va bien.
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