Cession d’actifs de l’Etat : EDF, GDF Suez et France Télécom dans la ligne de mire

Jean Baptiste Le Roux
Par Jean-Baptiste Le Roux Publié le 6 mai 2013 à 21h44

Depuis l'intervention de Jean-Marc Ayrault, dimanche soir dernier sur TF1 (lire ici), les spéculations vont bon train sur les cessions de participation de l'Etat pour certaines entreprises. Petit panorama des principales concernées.

A tout seigneur, tout honneur. EDF serait ainsi la première entreprise concernée par la cession d'actifs de l'Etat. Toujours détenue à 84,4 % par l'Etat, EDF est la principale participation directe de l'Etat dans une entreprise cotée. Céder ses parts n'enlèverait donc pas à la France sa mainmise sur la stratégie de l'entreprise. Même si le moment n'est pas opportun, l'action d'EDF atteint un prix de 18 euros environ, bien loin des 85,5 euros de novembre 2007. Si l'Etat décidait de céder ses parts, à hauteur de 70 %, l'opération lui rapporterait quelques 4,7 milliards d'euros.

En ce qui concerne GDF Suez, la marge de manoeuvre est bien similaire à celle d'EDF. L'Etat pourrait fort bien se séparer de ses actifs sans toutefois céder également sa participation à la stratégie de l'entreprise. Détenant ainsi 36,7 % des parts de GDF, l'Etat pourrait céder 3,4 % de ses parts, en conservant la minorité de blocage à 33,3 %, ce qui lui rapporterait environ 1,3 milliard d'euros. Encore une fois, le timing fait défaut au gouvernement, l'action GDF ayant été divisé par 2,5 depuis 2008.

France Télécom, en revanche, est une poule aux oeufs d'or pour la France. Le cas est quasiment unique car en Europe, peu d'Etat sont encore présents au capital des principales entreprises de télécommunication. Pourquoi dès lors ne pas céder les 13,4 % de parts dans France Télécom ? Vendre les parts de France Télécom, à hauteur de 5 %, rapporterait plus d'un milliard d'euros. Le seule point de blocage semble aujourd'hui être les dividendes que rapporte encore l'entreprise. Ainsi ce sont environ 270 millions d'euros qui arrivent dans les caisses de l'Etat tous les ans. Mais là, encore une fois, l'action de l'entreprise a perdu de sa valeur, soit 65 % en cinq ans.

Dès lors, la question qui se pose est la suivante : quand la vente est à perte, est-ce le bon moment de vendre ? La réponse est toute trouvée mais les impératifs de l'Etat sont avant tout de trouver des fonds...

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Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.