L'État au secours de la SNCF ? Cela ne fait pas trop de doutes, sachant que l'État est l'actionnaire de la SNCF ! Mais le gouvernement attend de connaître les chiffres définitifs du manque à gagner en période de confinement.
À partir du 11 mai, la SNCF pourra faire rouler davantage de trains. Mais les TGV seront limités pour respecter la mesure de limitation des déplacements à plus de 100 km. Et les mesures de distanciation sociale dans les trains vont réduire les capacités du transporteur. Bref, la SNCF n'est pas au bout de ses peines, alors que l'entreprise a déjà perdu 2 milliards d'euros durant la crise sanitaire, a expliqué Jean-Pierre Farandou ce week-end. Un manque à gagner qui s'ajoute au milliard perdu l'an dernier en raison des grèves contre la réforme des retraites… Jean-Baptiste Djebarri, le secrétaire d'État aux Transports, a expliqué à France 3 que tant que le gouvernement n'aurait pas une vision « extrêmement précise » du coût du coronavirus pour la SNCF, « nous n'avons pas une vision suffisamment précise pour rentrer dans ce type de discussion avec la SNCF ».
2 milliards d'euros de manque à gagner
Ce n'est pas tant une fin de non recevoir que de la nécessité d'avoir un tableau précis de la situation. Au micro de Radio J, Gérald Darmanin n'a d'ailleurs pas dit retoqué la demande d'aide du patron de la SNCF. « L'État a toujours été au rendez-vous pour soutenir d'abord des grandes entreprises nationales, c'est le cas d'Air France, et encore plus quand ça lui appartient, comme c'est le cas de la SNCF », a expliqué le ministre de l'Action et des Comptes publics. Là encore, sous réserve d'en savoir plus. Il a cependant rappelé que « chacun devra faire des efforts ». L'État ne pouvant pas « tout compenser à l'euro près pour tout le monde », a-t-il indiqué. Ce d'autant que « plus de 100.000 agents de la SNCF » sont au chômage partiel…
Le sort de l'emploi
Gérald Darmanin précise néanmoins qu'il existe toujours beaucoup d'inconnues, notamment dans la façon dont les Français réagiront au déconfinement. Tout cela pour dire que « c'est difficile de prévoir un plan d'aides dont on ne connaît pas le montant d'intervention ». En ce qui concerne les éventuelles suppressions d'emplois, une idée qui n'est pas taboue au sein de la SNCF selon Jean-Pierre Farandou, le ministre a esquivé en expliquant que « ce qui est certain, c'est que quand l'État intervient, l'État est évidemment attentif au sort de l'emploi ».