Mauvaise nouvelle pour le gouvernement dont les prévisions de croissance et de déficit n'ont toujours pas changé : la Banque de France n'y croit toujours pas. Dans ses dernières estimations, publiées vendredi 3 juin 2016, l'institution prévoit moins de croissance pour 2016 que ce qu'attend Bercy et, de fait, plus de déficit en 2017. Un déficit qui ne devrait même pas plaire à Bruxelles par ailleurs.
Il faut "maîtriser les dépenses" pour la Banque de France
Décidément, les dernières estimations de la Banque de France concernant croissance et déficit tombent à pic... et très mal. Alors que François Hollande a promis jeudi 2 juin 2016 aux Maires de France 2,2 milliards d'euros de plus que prévu en 2017, l'institution dirigée par François Villeroy de Gallhau prévient le gouvernement qu'il faut qu'il "maîtrise" ses dépenses s'il veut atteindre ses objectifs.
Pour 2016, déjà, la Banque de France ne s'aligne toujours pas sur les estimations de croissance du gouvernement qui table sur 1,5 % de croissance. Une estimation confortée récemment par l'Insee qui a revu à la hausse la croissance pour le premier trimestre 2016 à 0,6 % mais à laquelle la Banque de France ne croît pas : elle table toujours sur 1,4 % de croissance pour la France en 2016. En 2017 et 2018, la croissance augmenterait, selon la BdF, mais très peu : 1,5 % puis 1,6 %.
Le déficit ne tombera pas sous les 3 % en 2017
Conséquence de ces prévisions pessimistes de la BdF : la France ne réussira pas à faire baisser le déficit public autant qu'elle l'a promis à Bruxelles. La Commission Européenne a donné à la France jusqu'en 2017 pour porter son déficit public sous la barre des 3 % comme le demande le Pacte de Stabilité ; si elle n'y parvient pas, la France risque 4 milliards d'euros d'amende.
Bercy estime toujours, et ce malgré les divers cadeaux faits par le gouvernement, que la France aura un déficit de 2,7 % à cette date. Pour la Banque de France, ce ne sera pas le cas : elle table sur 3 % de déficit en 2017, insuffisant pour faire plaisir à la Commission Européenne.