Quatre imbécilités monumentales

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Par Bill Bonner Publié le 29 juin 2020 à 7h09
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@shutter - © Economie Matin
2%En 2019, la croissance des Etats-Unis avait été de 2%.

Les Etats-Unis ont commis quatre énormes sottises au XXIème siècle, et elles n’ont fait que hâter leur déclin : nous examinons deux d’entre elles aujourd’hui.

La longue descente des Etats-Unis a probablement commencé en janvier 2000, avec l’effondrement du marché boursier.

A l’époque, il fallait vendre près de 40 onces d’or pour avoir assez d’argent pour acheter toutes les actions du Dow Jones. On n’en est plus qu’à 15 onces… malgré des prix en dollars bien plus élevés.

En termes réels – l’or – les grandes entreprises américaines ne valent plus que le tiers, à peine, de ce qu’elles valaient il y a 20 ans.

Oui, ces deux dernières décennies, les Etats-Unis descendent de la montagne en trébuchant… avec de gigantesques glissades et chutes en chemin.

Hier, nous avons vu pourquoi le dollar US, sur lequel repose tout l’empire, connaîtra bientôt une avalanche lui aussi.

Route dégagée

Aujourd’hui, nous examinons les ecchymoses les plus sérieuses.

Tous les ans, un nouveau classement montre que les Etats-Unis perdent du terrain. Espérance de vie, bonheur, infrastructure – quel que soit le critère ou presque, l’Amérique recule.

Le plus récent en date, le classement Economist Intelligence Unit, met les Etats-Unis dans la même catégorie que l’Argentine, avec une démocratie « défaillante ».

La démocratie est toujours défaillante, ceci dit. Qui plus est, elle n’a jamais été une source de vigueur pour les Etats-Unis : c’est l’économie qui alimentait l’empire. Et jusqu’à la fin des années 90, l’économie tournait à plein régime.

Mais ensuite… eh bien, les mécaniciens démocratiquement élus auraient dû changer l’huile. Au lieu de cela, ils ont versé du sable dans les rouages – encourageant la dette plutôt que la richesse… étouffant le libre-échange sous des règles, des tarifs douaniers, des contraintes, des réglementations et des sanctions… faussant le capitalisme à coup de fausse monnaie et de taux d’intérêts factices.

En décembre 1999, les Etats-Unis se baladaient sur une route dégagée, sans ennemis dignes de ce nom. Ils avaient plus d’argent que jamais. Plus de scientifiques et d’ingénieurs – nombre d’entre eux importés de Chine ! Et plus de technologie, notamment cette nouveauté incroyable, Internet, qui mettait un monde de connaissance à portée de main.

Les marchés de capitaux américains, comme leur armée, n’avaient pas vraiment de rivaux. Et ils étaient tout aussi ouverts à la mésaventure, aussi absurde soit-elle.

Même le budget fédéral semblait aller dans la bonne direction, avec des excédents plutôt que des déficits.

De monumentales imbécilités

Mais au premier mois de la première année du XXIème siècle, l’empire américain avait déjà des hoquets et des ratés.

Après avoir dépensé des millions sur de nouvelles dot.com vouées à l’échec, les investisseurs se sont mis à frissonner. Le Nasdaq, qui abritait les fantasmes les plus animés des investisseurs, a chuté de près de 80% sur les trois années qui suivirent.

Suite à quoi, à peine le marché avait-il commencé à se remettre que George W. Bush annonçait la première de ce qui deviendrait les Quatre Imbécilités Monumentales (QIM) du XXIème siècle (à ce jour).

Il a déclaré la « guerre » au terrorisme… avant de lancer une vraie guerre contre l’Irak, qui n’avait rien à voir avec le terrorisme. On en est encore à faire l’addition, mais ses coûts pourraient se monter à 7 000 Mds$ environ.

Evidemment, le pays n’avait pas une telle somme dans ses caisses. Pire encore, les guerres éternelles au Proche-Orient avaient laissé tant d’argent et de pouvoir entre les mains des va-t-en guerre du Deep State que ce dernier est désormais, dans les faits, incontrôlable.

Faiblesse record

Ensuite, en 2008, est arrivé l’effondrement de secteur du financement immobilier. Trompés par les taux d’intérêts artificiellement bas de la Réserve fédérale, les propriétaires et les prêteurs sont allés trop loin. Même les animaux de compagnie pouvaient obtenir un prêt immobilier, durant les années 2005-2007.

Lorsque l’heure des comptes est arrivée en 2008, au lieu de laisser les marchés corriger – c’est-à-dire rétablir un équilibre sensé entre les prix des actifs et les niveaux de dette – la Fed a commis la deuxième des QIM du siècle.

Elle a ouvert les vannes pour augmenter la quantité de dette dans le système… et a gonflé la troisième – et plus grosse – bulle du siècle à ce jour. Les prix des actions ont quadruplé.

Mais l’économie sous-jacente – handicapée par une impression monétaire galopante – n’a pas pu passer la seconde. C’était la reprise la plus faible de l’histoire économique des Etats-Unis.

A suivre…

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Fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information financières pour les investisseurs particuliers.