EPR : l’électricien Enel se désengage, et va récupérer 690 millions d’euros auprès d’EDF

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Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 5 décembre 2012 à 6h21

On croit à une erreur ou une mauvaise blague en lisant l'info, mais pourtant c'est la stricte et pure réalité. L'italien Enel, deuxième électricien d'Europe, partenaire d'EDF dans la construction du réacteur EPR à Flamanville (Manche), et dans le projet de construction de cinq autres centrales nucléaires, a cassé le contrat. Mais au lieu d'être sanctionné, Enel peut demander à être remboursé des sommes déjà avancées pour construire Flamanville !

Le contrat entre les deux groupes, qui prévoyait une prise de participation d'Enel à hauteur de 12,5 %, était tout bonnement hallucinant : il permet non seulement à Enel de réclamer le montant des travaux dont il a payé une partie, mais lui accorde également des intérêts sur les sommes en question ! Soit 690 millions d'euros, à payer au plus vite...

l'EPR de Flamanville, qui devait initialement coûter 3,4 milliards d'euros, pourrait en coûter le double. pour l'instant, on évoque un surcoût de 2 milliards d'euros, mais EDF n'est pas à l'abri d'autres mauvaises surprises renchérissant les coûts, dont l'électricien français assume désormais l'intégralité du poids.

Mais ce n'est pas le dérapage des factures du projet qui a le plus motivé Enel semble-t-il. Depuis Fukushima, l'Allemagne mais aussi désormais l'Italie ont décidé d'abandonner le nucléaire, et donc la construction de nouvelles centrales. La décision d'Enel est donc cohérente avec la politique nationale italienne en matière d'énergie. Mais quand on repense au contrat...

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).