On croit à une erreur ou une mauvaise blague en lisant l'info, mais pourtant c'est la stricte et pure réalité. L'italien Enel, deuxième électricien d'Europe, partenaire d'EDF dans la construction du réacteur EPR à Flamanville (Manche), et dans le projet de construction de cinq autres centrales nucléaires, a cassé le contrat. Mais au lieu d'être sanctionné, Enel peut demander à être remboursé des sommes déjà avancées pour construire Flamanville !
Le contrat entre les deux groupes, qui prévoyait une prise de participation d'Enel à hauteur de 12,5 %, était tout bonnement hallucinant : il permet non seulement à Enel de réclamer le montant des travaux dont il a payé une partie, mais lui accorde également des intérêts sur les sommes en question ! Soit 690 millions d'euros, à payer au plus vite...
l'EPR de Flamanville, qui devait initialement coûter 3,4 milliards d'euros, pourrait en coûter le double. pour l'instant, on évoque un surcoût de 2 milliards d'euros, mais EDF n'est pas à l'abri d'autres mauvaises surprises renchérissant les coûts, dont l'électricien français assume désormais l'intégralité du poids.
Mais ce n'est pas le dérapage des factures du projet qui a le plus motivé Enel semble-t-il. Depuis Fukushima, l'Allemagne mais aussi désormais l'Italie ont décidé d'abandonner le nucléaire, et donc la construction de nouvelles centrales. La décision d'Enel est donc cohérente avec la politique nationale italienne en matière d'énergie. Mais quand on repense au contrat...