Le COVID-19 a indéniablement des conséquences sociales, économiques et politiques, considérables au plan mondial, appelées à générer une période à risques économiques sévères bien au-delà du temps de la pandémie.
Si ces risques sont réels, les opportunités d’évolution des habitudes et pratiques, comme l’aspiration à un comportement plus respectueux de la nature et de la vie qu’elle porte, qui se dessine dès à présent, le sont tout autant. Cette tendance majeure n’épargnera pas le secteur de la mobilité, notamment en milieu urbain, sur lequel un réel enjeu de durabilité existe.
Un engagement plus fort envers la nouvelle mobilité
La crise que nous traversons constitue une occasion inespérée pour les villes de réviser leurs concepts de mobilité existants. Paris, comme d’autres grandes villes européennes, a mis en place des pistes cyclables supplémentaires suite au développement des déplacements à vélo. La ville encourage également le covoiturage pour les trajets longs. De tels projets montrent que de nouvelles pratiques, plus écologiques, ont leur place dans le dispositif. L’autopartage en est l’une d’entre elles.
La mise à disposition de véhicules en libre-service est en effet une autre forme de mobilité, plus récente, qui mérite d’être mise en lumière. Son expansion permettrait aux utilisateurs de passer plus simplement d’un mode de transport à l’autre et ainsi d’optimiser la mobilité multimodale. Il s’agit là d’un enjeu majeur en matière de nouvelle mobilité. Pour favoriser l’adoption de l’autopartage, plusieurs mesures pourraient être mises en place dans les villes, comme la création ou l’extension de places de parking réservées et de stations de mobilité ou encore la possibilité d’utiliser les couloirs de bus pour les véhicules en libre-service, a fortiori lorsqu’ils sont électriques. Réduire le nombre de voitures et renforcer l’offre de transport public est l’un des challenges majeurs de nos villes, il est temps de se donner les moyens d’y parvenir via des engagements marqués.
Une meilleure sensibilisation aux modes de transports durables
La pandémie a engendré des restrictions personnelles massives, comme la distanciation sociale et l’incitation à rester chez soi. Compte tenu de ces mesures, nous sommes nombreux à porter plus d’attention à nos trajets, que nous souhaitons responsables et sécurisés.
Ainsi, de nombreuses personnes ont privilégié l’utilisation d’une voiture personnelle pour leurs déplacements. Pour diminuer encore le nombre de voitures sur nos routes, il est donc judicieux de donner accès à une mobilité flexible, fiable et sûre. L’autopartage, en alliant flexibilité et individualité, mais aussi sécurité – via des protocoles sanitaires stricts – peut répondre à cet enjeu, tout en représentant un mode de déplacement plus écologique et durable. Encore insuffisamment exploité, l’adoption de l’autopartage passe par une meilleure sensibilisation des usagers potentiels.
Les besoins de mobilité post-crise ne seront plus les mêmes
Depuis mars, la crise a également eu un fort impact sur les méthodes de travail. Selon une étude menée par l’Association Nationale des DRH, 85% des DRH interrogés considèrent le développement pérenne du télétravail dans leur entreprise comme souhaitable. Si l’on envisage cette évolution à long terme, le télétravail a un réel potentiel de développement dans les prochaines années.
Pour ceux qui en bénéficieront, les déplacements quotidiens « domicile / lieu de travail » seront réduits. Ce qui va inévitablement modifier leur besoin en matière de mobilité.
Au lieu d’investir dans l’achat et la maintenance d’un véhicule personnel, les consommateurs seront à la recherche de plus de flexibilité et opteront pour des options plus avantageuses financièrement. Ce constat devrait donc jouer en faveur des nouvelles formes de mobilité.
L’observation de l’évolution récente de l’autopartage révèle une croissance du temps de location, ainsi qu’une demande accrue des forfaits horaires et journaliers. La crise a depuis confirmé cette tendance. Il est devenu évident que la possibilité d’utiliser les véhicules en libre-service durant des périodes plus longues répondait aux besoins de mobilité des clients. Les restrictions imposées par la crise aux déplacements ont, par ailleurs, permis à de nouveaux clients de découvrir la souplesse et la liberté de déplacement qu’offre l’autopartage, pour rejoindre des zones de loisirs locales, en périphérie des grandes villes.
Moins de trafic et plus de mobilité électrique pour des villes plus propres
La pandémie a démontré de façon éloquente la rapidité avec laquelle notre environnement naturel peut se remettre de la pollution ambiante et combien il est plus agréable de vivre dans une ville où la circulation est modérée. Une étude parue dans Nature Climate Change a révélé que la France a connu une baisse considérable de 34% des émissions de CO2 pendant le confinement. Les émissions mondiales causées par le trafic routier ont elles diminué de 36%. Ces résultats montrent qu’un changement de comportement en matière de mobilité, peut aider à la préservation de l’environnement. Il est important que les projets liés à la circulation dans les villes apportent des solutions de mobilité durable sans se limiter à des mesures à court terme. Une approche globale soutenant toutes les formes de mobilité durable, comme les transports publics, l’autopartage et les services de transports privés, serait pertinente.
Il serait judicieux de mettre à profit la situation de crise et la prise de conscience que l’on perçoit dans la population, pour repenser les solutions de mobilité pour tout un chacun, dans l’objectif de diminuer le trafic, les besoins de stationnement, les émissions polluantes, le bruit en général et, ainsi, accroître la qualité de vie en milieu urbain.