Énergies renouvelables : le pari éolien est perdu ?

Image Jacques M
Par Jacques Martineau Modifié le 29 novembre 2022 à 9h13
France Eoliennes Production Electricite France
@shutter - © Economie Matin
27%La production éolienne en Europe a chuté de 27% en 2021.

Dire la vérité est devenu un acte coupable

Après la crise du Covid, la guerre en Ukraine, l’énergie est au centre du débat (pénurie de gaz et de pétrole, sans évoquer celle des ressources alimentaires). Les sanctions contre la Russie ont des conséquences immédiates considérables pour l’Union européenne. C’est de survie énergétique dont on parle. La France se distingue en montrant ses capacités à réagir tout en prônant des restrictions à ses citoyens consommateurs. Elle veut montrer l’exemple tout en affirmant qu’elle se mobilisera pour aider l’Allemagne, un des leaders les plus impactés. L’important et l’essentiel, c’est la production d’électricité « propre de préférence ».

La solution-illusion est sans issue

De nombreux articles, livres, interviews et émissions montrent et démontrent que le tout électrique « roulant » est un non-sens. Quant à la fourniture d’énergie électrique, le tour est joué. Seul le qualificatif de renouvelable a un sens pour le « politique ». Toutes les vertus sont attribuées à la production d’énergie propre. Aucun doute pour les experts, c’est de l’avenir de la planète dont il s’agit. Lutter contre le réchauffement climatique passe par de nouvelles sources d’énergie. On a vite fait le tour de la question : c’est l’éolien en mer qui fait « carton plein » !

Les politiques ont enfin trouvé une issue à long terme vis-à-vis de leurs électeurs et de leurs détracteurs. Surtout à Bruxelles au niveau européen, ils s’agitent et se complaisent dans l’incertitude entre États. Plaidant pour des soutiens économiques, financiers et politiques, avec ou sans retour, les accords bilatéraux se multiplient. Les complicités médiatiques indispensables et bien récompensées contribuent à prêcher le « faux », se gardant de propager le « vrai ». L’avenir des solutions envisagées ne les concernent pas. Les échéances sont à 10, 15 ou 20 ans. Quelques scientifiques, « politiquement bien-pensant », viennent parapher les engagements. Leur droit à l’erreur, conscient ou par ignorance, prend le pas sur toute contestation, jugée comme révolutionnaire pour paraphraser George Orwell.

Dire la vérité est devenu un acte coupable…

Des commissions de contrôle, des experts scientifiques, techniques, économiques et financiers approfondissent les dossiers. Ils parviennent à relever progressivement la multiplication des obstacles. L’éolien maritime, comme la voiture électrique, promis pour 2035 dans toute l’Union européenne, sont des « mensonges entretenus » pour satisfaire des lobbies industriels et financiers, sans parler de l’aspect politique des choix pour satisfaire une grande partie de l’opinion. L’addition sera lourde à avaler, financièrement (160 milliards d’euros, coût validé par la Cour des comptes) pour un résultat plus que douteux (4 à 5 % de contribution réelle à la production électrique).

Pendant que les dirigeants en mesure d’apporter des réponses, se gaussent de leurs propositions, des chercheurs, des ingénieurs continuent à travailler. Les solutions proposées pour les énergies renouvelables font défaut, hormis le solaire pour les particuliers dont la participation à la production d’énergie électrique est faible.

Et pourtant…

Ceci ne signifie pas qu’il faille ignorer le réchauffement climatique et l’importance croissante de l’effet de serre. Si l’avenir de la vie sur la planète en dépend, alors commençons par travailler tous ensemble, c’est-à-dire en priorité avec la Chine, l’Inde, les Etats-Unis, l’Allemagne, les pays de l’hémisphère sud, etc… et cessons de clamer « haut et fort » qu’en France les « éoliennes en mer à tout prix » contribueront efficacement à lutter contre le changement de climat !

Laissez un commentaire
Image Jacques M

Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.