Les économies d’énergie sont une composante fondamentale du changement énergétique à venir.
La gestion du secteur énergétique est à l’aube de profonds changements, qui passent par la recherche de nouvelles sources d’approvisionnement, fossiles ou renouvelables. Le choix du mix énergétique à adopter dépend d’un certain nombre de facteurs. Le coût, tout d’abord, et ses répercutions sur la compétitivité nationale et le bien-être des ménages.
Les enjeux stratégiques, ensuite, que représentent la dépendance aux importations en énergie.
Enfin, les enjeux liés à l’environnement ainsi que ceux liés à la santé et la sécurité publique (pollution de l’air, risque d’accident technologique nucléaire etc.).
Ces trois enjeux constituent un triangle d’incompatibilité :
améliorer la situation d’un côté revient souvent à la dégrader dans l’un des deux autres. C’est ce qui fait que la question est épineuse et indissociable d’un débat politique.
Dans le choix des investissements que nous pouvons réaliser, l’un d’entre eux ne doit être ni sous- estimé ni oublié : il s’agit de l’investissement dans les économies d’énergie. Économiser de l’énergie n’est pas simple : il faut investir dans du matériel plus efficace, de l’isolation, modifier la logistique… bref ce n’est pas gratuit.
Il s’agit en fait d’un investissement comme un autre, directement comparable, et dans les mêmes termes, aux autres investissements énergétiques. Comme pour chacun de ceux-ci, ceux-ci, cet investissement a un impact sur les enjeux stratégiques, la santé publique et l’environnement.
A l’aune de ces critères, l’investissement dans les économies d’énergie parait cependant plutôt avantageux.
Celles-ci sont en effet souvent peu coûteuses, l’investissement initial s’amortissant par les économies effectuées ; elles permettent de réduire la dépendance aux importations énergétiques ; enfin, elles n’entraînent généralement ni risques sur l’environnement ni sur la santé humaine. Elles apparaissent au final comme un investissement idéal, qui parvient à concilier les trois dimensions de notre triangle de contraintes. Bien entendu, si leur potentiel total est loin d’être négligeable, les économies d’énergie ne peuvent, seules, régler l’ensemble du problème, et il faudra de toutes les manières investir dans de nouvelles sources d’énergie.
Il serait cependant dommage de ne pas exploiter au maximum cette source d’énergie quasi-parfaite que sont les économies d’énergie.