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Cependant, ce projet se heurte à des barrières culturelles. Les chefs d’entreprises français sont réticents à ouvrir leur entreprise, de peur d’en perdre le contrôle, tandis que les entrepreneurs anglo-saxons n’ont aucun problème à faire appel à des fonds d’investissement.
Des mesures incitatives doivent donc être implémentées. Une structure stimulante permettrait aux entrepreneurs de porter un autre regard sur la gouvernance de leur entreprise : certes, il s’agit d’un new deal actionnarial, mais en vue de renforcer leur position sur le marché. Pour développer cet écosystème économique, nous pouvons laisser faire l’Etat-jardinier, incarné par Arnauld Montebourg. Mais soyons réalistes, la maturation sera lente, et dépendante de la météo économique.
Grâce aux bons soins de nos politiques, qui n’économisent ni leurs efforts ni l’argent public, il y aura des filets au dessus de l’arbrisseau pour empêcher les oiseaux de picorer ses fruits, et de l’engrais à ses pieds pour le faire croître un peu plus vite ; pourtant, les filets l’empêcheront bientôt de s’épanouir, et l’engrais coûte cher.
Pour obtenir rapidement une forêt dense, il faut faire des boutures, et donner aux chefs d’entreprise des conditions favorables pour les inciter à entrer dans ce cercle vertueux.
Cela signifie donner les moyens à l’entrepreneur d’évoluer dans un climat sans menaces sociales ou médiatiques, avec moins de freins dans ses investissements. Car un tel développement n’est pas neutre, et les chefs d’entreprise ne peuvent se lancer aveuglement dans une telle aventure : il est important de créer un cadre incitatif pour l’entrepreneur, qui pourrait se décomposer en deux axes.
Comme nous l’avons déjà évoqué, il faut travailler sur la mentalité des chefs d’entreprise, qui ne doivent pas hésiter à se faire accompagner par des avocats, des experts comptables, afin de faire des études de marché ou d’impact.
Mais la priorité est de proposer un ensemble de mécanismes financiers et fiscaux qui consolident leur confiance. Il faut pour cela concevoir des dispositifs innovant de déduction fiscale sur les frais d’acquisition, un crédit d’impôt basé sur les dépenses d’acquisition et d’intégration.
Notre future banque d’investissement pourrait également être mise à contribution en participant à des co-financements de projets ou en aidant les frais opérationnels de rapprochement par des aides financières structurées (prêt à taux zéro, subvention, assurance). Il est aussi indispensable de penser à la sécurisation du cash-out du dirigeant, afin que celui-ci prépare sereinement la transmission de son activité. Incontestablement, ces mutations seraient créatrices de valeur, en termes d’emploi, de chiffres d’affaire ; elles résolvent l’équation « 1+1=3 ».