Le rapport sur la simplification du mille-feuilles administratif des aides aux entreprises prévoit près de 3 milliards d’euros d’économies

Jean Baptiste Le Roux
Par Jean-Baptiste Le Roux Publié le 19 juin 2013 à 4h00

Un rapport censé simplifier ce qu'Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a qualifié de "maquis urticant", en parlant de l'administration spécialisée dans l'aide aux entreprises.

Il est vrai que les chiffres à ce sujet sont assez effarants. 6 000 aides, 110 milliards d'euros d'argent public, 15 000 salariés travaillant à cette question… Toute une organisation qui a besoin aujourd'hui, au vu de la crise économique et des difficultés qu'ont les entreprises à survivre, d'être grandement simplifié.

Les aides aux entreprises, un gâchis administratif et financier


C'est pour cette raison que le gouvernement a commandé un rapport sur la question, bien destiné à rendre ce système efficace et à en tirer 3 milliards d'euros d'économies dont un milliard serait directement dirigé vers quatre priorités : l'investissement, l'innovation, l'industrie et l'international. Un rapport, s'il fonctionnait, comblerait les attentes du gouvernement qui au départ n'espérait seulement que 2 milliards d'euros économisés.

Le travail réalisé par les 3 rapporteurs, Jean-Philippe Demaël, Philippe Jurgensen et Jean-Jack Queyranne, ramène le périmètre de toutes les aides existantes à environ 46,5 milliards d'euros, soit la moitié du total de toutes les aides actuelles. Tout n'a donc pas été passé en revue. Néanmoins, le constat est là. Les dépenses sont très mal orientées.

Un rapport de simplification qui entend fixer les vraies priorités sur les aides aux entreprises


L'industrie, par exemple, est assez mal aidée, comparée au reste des destinataires de ces aides, et au regard du poids qu'elle pèse dans la richesse nationale. A ce titre elle ne perçoit que 2 milliards d'euros d'aides, contre 4 pour l'agriculture. A l'inverse, certains secteurs comme les commerçants et les artisans sont bien trop représentés.

Les rapporteurs proposent donc de conserver seulement une douzaine d'aides jugées efficaces. Seulement la liste est longue en ce qui concerne les aides à réformer. Un cap pourtant nécessaire si le gouvernement se décide enfin à réduire les dépenses, plutôt qu'à augmenter la fiscalité de toutes parts.

Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.

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