Après le succès de la consommation collaborative, l’essor de l’entreprise communautaire

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Par Laurent Garcia Modifié le 29 novembre 2022 à 10h11

L'humanité connait un progrès constant depuis toujours. Elle a appréhendé un passage progressif de l'ère des chasseurs-cueilleurs, de l'agriculture, du commerce et de l'industrie, pour actuellement expérimenter, l'ère de la communication depuis une trentaine d'années.

Cette évolution est permise par la conjugaison du développement simultané des énergies renouvelables, des nouvelles technologies de communication associé à un accroissement exponentiel de la population mondiale (*5 en 150 ans).

L'analyse d'un collectif mis sous tension démontre l'émergence d'une auto-organisation cognitive en 3 familles distinctes. Il apparait la famille dite des dominants, stressée, des dominés et celle des autonomes, la moins nombreuse.

Dans ce schéma, les dominants suppléaient leurs manques de réussite individuelle grâce aux dominés qui travaillent, pour eux mêmes et pour les autres. Les autonomes s'emploient uniquement par et pour eux mêmes.

Cette révolution silencieuse favorise les interactions entre individus et le développement d'une intelligence collective globale permise par l'immédiateté de l'évolution de la noosphère informationnelle.

Elle est marquée par une aspiration individuelle supérieure d'épanouissement et de réalisation. La famille dite des autonomes devient la référence. L'économie collaborative devient la référence et la propriété et l'accès sont de plus en plus partagés. L'usage est privilégié à la possession.

Cette évolution vers une capitalisme coopératif et distribué est déjà une réalité comme l'illustre le succès grandissant de l'économie collaborative : auto-partage (Buzzcar), location/troc (yerdle), finance (prêt d'union), taxi (chauffeur-privé), voyage (airbnb), habitat (appartager), formation (skillshare), restauration (gobble), recrutement (Odesk), bureaux (burreauxapartager).

Sur internet, l'utilisateur est passé d'un état passif marqué par un hébergement et une production du contenu par les entreprises seules, à un état proactif avec un hébergement et une production du contenu directement par la foule.

Elle concentre la majorité des financements actuels à l'image de Airbnb (130 millions $) ou d'Uber (260 millions $).

Les attentes des salariés évoluent en parallèle avec l’affirmation de la génération Y (+ 40 % en 2015), des relations collaboratives (web 3.0, LTE, réseaux sociaux...).

Dans l'ère nouvelle qui bouleverse nos manières de vivre, de consommer, de travailler et d’être au monde, l'entreprise classique évolue vers l'entreprise communautaire où le salarié devient son propre patron au sein d'un écosystème interdépendant et passe par nécessité de l’ère industrielle à celle coopérative.

Cette génération d'entreprise, dite "entreprise 3.0", se caractérise par un pouvoir latéral, une autonomie et une responsabilisation du salarié, un espace holoptique et un écosystème de salarié-entrepreneur en réseau au sein d'une société profondément interconnectée.

L'avènement de l'entreprise communautaire marquera la fin de l'entreprise pyramidale génératrice d'effets néfastes pour les salariés : souffrance, stress, autorité, exclusivité, subordination, spécialisation, individualisation...et favorisera une augmentation du pouvoir d'achat de ces derniers par la rationalisation des intermédiaires, de l'encadrement...

Au sein d'une entreprise communautaire, chaque salarié est son propre ambassadeur et celui des autres, client et fournisseur... Les salariés entreprennent communautairement en pleine sécurité pour mieux réussir individuellement.

Elle favorise la réalisation de soi, par la construction de quelques chose de durable et la reconquête d'une liberté d'action source de motivation. Le salarié-entrepreneur expérimente un réapprentissage de son expertise professionnelle.

Cette démarche est créatrice d'opportunités nouvelles pour le professionnel de part une sécurisation accrue, la génération d'opportunités nouvelles, une affirmation personnelle ou un équilibre avec la vie personnelle (télétravail, coworking...).

Dans l'ère nouvelle, les écosystèmes succéderont aux marchés et la collaboration et la solidarité supplanteront la centralisation et la concurrence. De nombreuses entreprises résilientes, homéostasiques et distribuées verront le jour.

Ces entrepreneurs et entreprises deviendront la 1ère source de création d’emplois pérennes, comme l'a été le marché libéral au cours du XXème siècle, de part un désinvestissement du secteur public et des entreprises classiques, qui accélèrent leurs usages des technologies intelligentes dans une volonté d’automatisation.

En valorisant et libérant les ambitions des professionnels à travers l'entrepreneuriat social, l'entreprise communautaire remet l'homme au cœur du projet sociétal et non au service du capital pour construire la croissance durable de demain.

Tout le monde peut devenir son propre patron au sein d'une entreprise communautaire et passer de l'ère industrielle à celle collaborative !

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Laurent GARCIA est Président et fondateur d'AECIS, Président du Club des Entrepreneurs Sociaux et de l'UFEC.

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