N’attendez pas les bonnes idées ou le bon moment, attendez les bonnes personnes

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Par Loïc Michel Modifié le 13 décembre 2022 à 20h39
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1 500En France, 1 500 nouvelles entreprises sont créées chaque jour.

Avec plus de 10 000 startups en France et 1 500 nouvelles entreprises créées chaque jour, l’entrepreneuriat est bien loin de faire peur aux Français ! D’ailleurs, selon un sondage de Dell et CSA Research, pour 50% des entrepreneurs, la création d’une entreprise innovante est plutôt "facile". Cependant derrière ces chiffres, il y une autre réalité moins réjouissante : selon une étude de l’Insee de 2017, quatre entreprises françaises sur dix ferment avant la 5ème année. Cela peut être évité par la rencontre des "bons" Hommes. Il n'est pas question d’avoir la bonne idée, ou de se lancer au bon moment, mais bien de se lancer avec les bon partenaires ! Le fameux "fit" en business (comme dans toutes les relations humaines) qui fait que la startup fonctionnera. Il ne faut pas attendre les bonnes idées ou le bon moment, mais attendre de rencontrer les bonnes personnes pour se lancer !

Choisir un co-fondateur est la première étape par laquelle passer, pas la dernière !

Lorsque j’ai créé ma startup en 2015, j’avais une certitude ; celle de ne pas vouloir être seul à bord. Je savais que nous devrions être 3 à la diriger. 3 profils complémentaires et dont les responsabilités seraient clairement identifiées pour réduire l’aveuglement.

Habituellement, lorsque des fondateurs s’associent, ils ne le font pas avec n’importe qui : plus d’une startup sur quatre (27 %) a été créée par un groupe d’amis, et presque une sur quatre (24 %) par des personnes qui se sont connus à l’école. N’est-ce pas restrictif ? S'associer à son groupe repère, c’est s’associer à des personnes qui ont la même formation, la même histoire, la même vision. C’est se priver d’une certaine ouverture, d’une certaine différence. Alors certes, ca sera plus “fun” de lancer sa startup avec des amis mais est-ce stratégique et profitable à l’entreprise ?

Après avoir travaillé sur mes compétences propres et mes champs tant d’excellence que de failles, j’ai compris qu’il fallait que je sois accompagné sur la partie commerciale, recherche et technologie. Je n’ai pas cherché à "recruter" au sein de mes connaissance mais plutôt à rencontrer des personnes d’un autre monde, en laisser un peu faire le "karma". Si la complémentarité entre les associés est souvent la clef du succès d’une entreprise, je souhaitais plus de diversité, sortir du “cadre” pour y injecter de la valeur et de nouveaux ingrédients. Souvent, pourtant, les entrepreneurs ont tendance à évoluer dans des cercles restreints et à côtoyer des personnes aux profils et compétences similaires.

J’ai rencontré mon 1er associé grâce à une simple recherche sur LinkedIn : ”RH/Commercial”. Mathieu était la première suggestion. Nous avons échangé et le fit était là ! Paul est quant à lui entré dans la danse après avoir été présenté par mon réseau de professeurs. Aucun de nous 3 ne nous connaissions avant, cependant, dès l’instant de notre rencontre, tout était clair et évident. Cette fameuse certitude que l’on peut également avoir dans une relation amoureuse : elle est la bonne personne pour moi / elle est la bonne personne pour mon projet. Il faut se concentrer sur la personne que l'on choisit, pas sur l'idée en elle-même (qui pourra évoluer au fil du temps et même aboutir à un ou plusieurs pivots). Assurez-vous que vous êtes compatibles, puis commencez à parler des idées qui vous intéressent et du type de société que vous voulez bâtir.

La principale qualité à rechercher : la fibre entrepreneuriale. Lancer une start-up demande une grande capacité d'adaptation, un "côté couteau-suisse”. Pour le reste, plus que des qualités précises, reste surtout à s'assurer que les cofondateurs sont compatibles. Pour trouver son partenaire il existe bien évidemment plusieurs solutions : les réseaux professionnels, se faire héberger dans un incubateur, fréquenter les salons de start-up ou encore des sites de rencontre pour entrepreneurs comme FounderDating aux Etats-Unis. Trouver un co-fondateur est la première étape par laquelle passer, pas la dernière ! Tant que vous n’êtes pas sûr que c’est la bonne personne, vous devez continuer votre recherche, tant pis si c’est plus dur pour tout le monde.

Comment identifier l’alchimie ?

Tous les entrepreneurs sont d'accord sur un point : le premier prérequis pour un co-fondateur est l'alchimie. Première étape : passer du temps ensemble. Deux profils complémentaires ne suffisent pas, les personnalités doivent l'être également. Lorsque l'on a déjà travaillé avec son cofondateur par le passé, les inquiétudes sont minces. Dans le cas contraire, avant de s'engager dans un projet, tester sa relation personnelle autant que celle de travail est primordial. Cela permet de se rendre compte si les caractères sont compatibles et si l'on peut travailler ensemble.

Dès les premières discussions, une vision commune doit se dégager à travers quelques questions primordiales posées à son futur associé. Pourquoi vouloir démarrer une start-up ? Quelles sont ses motivations ? Comment gère-t-il le stress et les désaccords ? A quel point compte-t-il s'impliquer, et pendant combien de temps ? Voudra-t-il revendre ou transmettre ? Est-il flexible sur le projet ? Sur quels points est-il réticent au changement ? A quel point est-il prêt à prendre des risques ? Comment s'adapte-t-il à l'inconnu ? Où la start-up sera-t-elle basée ? La manière de travailler doit également être similaire : culture de travail, valeurs de l'entreprise, parts accordées aux employés, recrutements, règlement des conflits... Parlez argent, également : combien votre cofondateur espère-t-il gagner à court terme, veut-il être payé dès le début ? Veut-t-il investir dans la société ? Sous quelle forme ? Va-t-on lever des fonds, et si oui, combien et quand ?

La question de l’implication n'est pas anodine. Se renseigner sur le plan personnel est important pour comprendre l'implication de l'associé. Est-il marié, a-t-il des enfants ? FounderDating conseille même de présenter sa femme ou son mari à son futur associé : non seulement il/elle vous connaît mieux que quiconque et peut vous donner un deuxième avis, mais elle/il doit aussi connaître la personne avec qui vous allez passer le plus clair de votre temps.

Et finalement, pour que cette alchimie perdure, il est essentiel de reconnaître et de respecter la complémentarité du périmètre de chacun : chacun se fait confiance sur son domaine, on discute de tout et on fonctionne en mode collectif sans challenger ce que fait l’autre.

Transmettre cette complémentarité à l’ADN de l’entreprise

Lorsque vous avez trouvé le bon associé, il vous faudra également attendre la bonne première personne à recruter. Car un recrutement dans une startup ne peut être raté… Concernant le recrutement, ce fameux feeling est tout aussi essentiel que pour les co-fondateurs. Être impliqués autant que possible tous les 3 pour chaque recrutement nous assure de valider à la fois l’esprit, les valeurs mais aussi les compétences ou les appétences. L’envie de co-construire l’aventure entre associés doit être la même avec l’ensemble de l’équipe. Vous devez avoir une « vision » et un projet qui donne envie d’en faire partie.

Vous devez faire partager cet enthousiasme, et votre envie de créer quelque chose, de faire partie d’une aventure… Il est question ici, de donner du sens et de partager des valeurs décidées ensemble : transparence - responsabilité - humilité - optimisme - éthique sont nos valeurs. C’est d’ailleurs un point crucial pour les jeunes générations en quête de challenges et de sens.

Chez nous, tout est fait pour que le collaborateur se sente bien et ait envie de venir travailler, qu’il ait du plaisir. Nous ne croyons absolument pas aux signes extérieurs de “startup” mais à ce qui fait la promesse d’une startup ; tant dans le mode de fonctionnement, de management ou d’accompagnement, de QVT, de parole libérée, de co-production... Et surtout, la place de l’humain. Les relations interpersonnelles sont mises en avant et encouragées car nous sommes convaincus que plus les collaborateurs échangent et se sentent bien, moins les structures hiérarchiques sont pesantes et rigides, plus la productivité est élevée. Cela se traduit par le fait de ne pas créer de silos pour ne pas avoir à les casser mais aussi et surtout par le fait d’encourager l’Homme, de lui permettre de se réaliser, de sortir de sa zone de confort, de l’accompagner dans la co-construction autonome de nouveaux projets…

Pour assurer la pérennité de notre “fit” au sein de l’entreprise, nous veillons à ce que la circulation de l’information soit parfaite : tout le monde a le même niveau d’information à tout moment. Tout le monde est au contact de l’équipe dirigeante, tout le monde a la même vision de la stratégie, des objectifs, des difficultés, des missions de chaque personne… Nous sommes tous sur le pont du navire et avons reconnaissance des atouts différenciants de chacun des membres de cette aventure ! Je suis convaincu que cela favorise la cohésion d’équipe et le sentiment d’appartenance, ce qui a un impact positif sur la motivation et la productivité. L’”esprit startup” peut donc survivre à la croissance de l’entreprise. Cette responsabilisation des individus donne clairement du sens à l'entreprise et à ses équipes. L’essentiel est de garder à l’esprit que ce type de management repose sur trois éléments clés : le partage rapide et fluide de l’information, les rituels et la convivialité. Et ca fonctionne !

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Loïc Michel est co-fondateur de 365Talents