Enfumage au CO2

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Par Simone Wapler Publié le 25 mars 2019 à 6h01
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@shutter - © Economie Matin
0,04%La combustion de ressources fossiles a contribué en un siècle à augmenter le taux de CO2 dans l?air de 0,03% à 0,04% en volume

Emmanuel Macron a révélé qu'il ne lâcherait pas la lutte contre le changement climatique si propice à la taxation.

A l’origine, les gilets jaunes se sont retrouvés sur les ronds-points pour protester sur une taxe diesel instaurée dans le cadre de la lutte contre le changement climatique.

Le credo climatique actuel est que le CO2 est responsable du changement climatique.

Le credo politique actuel est que l’impôt doit dire le bien et le mal. Le CO2 c’est mal, donc on le taxe pour punir les méchants qui l’émettent avec des moteurs thermiques émetteurs de CO2.

Ensuite par le « miracle de Saint Fisc » (1), l’argent ainsi prélevé va devenir bon puisqu’il est entre les mains de l’Etat qui saura en faire bon usage pour purifier l’air.

Les Echos nous parle d’une réunion d’Emmanuel Macron avec 64 « intellectuels » conviés à l’Elysée.

De quoi ont-ils parlé ? De l’ISF. Emmanuel Macron avait supprimé dès le début de son mandat l’ISF sur les valeurs mobilières, les actions, ne le laissant que sur l’immobilier.

Emmanuel Macron :

« Aujourd’hui, je ne sais pas dire l’impact […] il faut pouvoir ajuster les choses et corriger si nécessaire. »

ISF Macron réforme conditionnée

Ceci vous permet, cher lecteur, de voir comment le gouvernement prend des mesures fiscales importantes : au doigt mouillé sans avoir aucune idée de ses effets. Nous sommes dans le symbole.

Nos 64 intellectuels ont cependant attiré l’attention du chef de l’État sur la vétusté de notre système d’imposition et exprimé la vague idée d’une modernisation.

Les Echos citant Emmanuel Macron :

« “À la fin, l’économie politique d’une telle réforme, c’est qu’il y a des gagnants et des perdants. Les gagnants prennent l’argent et ne disent rien et les perdants hurlent, et je suis bien placé pour le savoir”. Et le chef de l’État d’affirmer qu’il préfère “mettre beaucoup plus sur la transition climatique et ses investissements” plutôt que “d’investir” son “capital politique et budgétaire” sur le système fiscal”. »

Là, vous remarquerez qu’il ne peut y avoir de réforme sans perdants ! La question de la fiscalité se résume forcément à « à qui je prends plus et à qui je prends moins » mais certainement pas à « comment moins prendre à tous ».

Emmanuel Macron est franc : la fiscalité par le « changement climatique », c’est le truc qui permet d’enfumer le plus tranquillement avec le moins de hurlements.

Revenons donc au CO2, la cause de tous nos maux fiscaux.

Une odeur nauséabonde de CO2 financiarisé

Les Echos nous donne une autre information.

climat universitaires abandon marchés carbone

Diantre ! Pour mémoire, sur ce marché, les entreprises dont l’activité émet beaucoup de CO2 achètent du « droit à émission » à d‘autres qui au contraire n’en émettent pas.

Si vous considérez que l’émission de CO2 est un péché en vertu du credo n°1, ce marché carbone est le principe de la Simonie et du marché des indulgences – qui a fait la fortune de certains banquiers du XVIème siècle – remis à la sauce moderne. Précisons que la corruption de ce marché a été l’une des origines de la Réforme et de la guerre des religions.

Toute cette histoire de CO2 maléfique et diabolisé n’est qu’un enfumage.

Le CO2 à l’origine du nouveau continent vert

Oui, la combustion de ressources fossiles a contribué en un siècle à augmenter le taux de CO2 dans l’air de 0,03% à 0,04% en volume. Et alors ?

Sur 10 000 molécules d’air sec, en respirer quatre de CO2 au lieu de trois va-t-il nous empoisonner ? Pas du tout, le CO2 n’est pas toxique et en plus, c’est excellent pour la végétation. Cette petite molécule supplémentaire est à l’origine du sixième continent vert, né en 33 ans, fait que la revue Nature (2) a mis en évidence. Nous parlons de 18 millions de km2 soit 33 fois la superficie de la France métropolitaine.

Petite précision pour les incrédules : le CO est toxique contrairement au CO2, mais, manque de chance, pour les grands prêtres de la taxation pour le climat, de ce côté RAS.

Si vous voulez approfondir le sujet, je vous recommande l’excellent ouvrage de François Gervais – scientifique de haut niveau, ancien du GIEC –, L’Urgence climatique est un leurre. Il parle en tant que professeur honoraire ; cette situation lui permet d’être délivré de l’obligation du politiquement correct, indispensable à tout patron de laboratoire qui veut conserver son budget.

Le catastrophisme des modèles de prévision reposant sur les émissions de CO2 est régulièrement démenti par les mesures depuis des décennies. Faut-il rappeler qu’en 2008, Al Gore, prix Nobel de la Paix 2007, annonçait la disparition totale de la calotte glaciaire estivale en 2013 ?

La prétention du confetti territorial qu’est la France de lutter seule contre le changement climatique à l’aune de la théorie fumeuse de la réduction du CO2 est scientifiquement grotesque.

Mais tout cela permet de lever des impôts, beaucoup d’impôts, et d’engraisser des industries parasitaires, y compris dans le secteur financier : bourse au carbone, investissements verts et autres billevesées.

Toutefois, contrairement à ce que croit Macron, il n’est pas certain que son capital politique sorte indemne de cette escroquerie fiscale.

___________

Pour plus d’informations de ce genre, c’est ici et c’est gratuit

(1) Serge Schweitzer & Loïc Floury, Théorie de la Révolte Fiscale : Enjeux et Interprétations – Ou pourquoi la révolte fiscale n’aura pas lieu, PUAM, 2014 (disponible chez l’éditeur, Avenue Robert Schuman, 13628 Aix-en-Provence Cedex)

(2) Zhu, Z., et al, 2016, “Greening of the Earth and its Drivers”, Nature Climate Change. doi :10.1038/nclimate3004

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Simone Wapler est directrice éditoriale des publications Agora, spécialisées dans les analyses et conseils financiers. Ingénieur de formation, elle a quitté les laboratoires pour les marchés financiers et vécu l'éclatement de la bulle internet. Grâce à son expertise, elle sert aujourd'hui, non pas la cause des multinationales ou des banquiers, mais celle des particuliers. Elle a publié "Pourquoi la France va faire faillite" (2012), "Comment l'État va faire main basse sur votre argent" (2013), "Pouvez-vous faire confiance à votre banque ?" (2014) et “La fabrique de pauvres” (2015) aux Éditions Ixelles.