En France, un salarié sur quatre est en état d’hyperstress

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Par Laure De Charette Modifié le 27 novembre 2017 à 15h14
Stress
@shutter - © Economie Matin
20 %20 % des moins de 30 ans sont en hyperstress, soit un peu moins que la moyenne nationale de 24 %.

Ils manquent de temps, ou d'autonomie, subissent au quotidien l’impolitesse des clients ou des usagers, ou bien ils se sentent parfaitement inutiles. Voilà quelques-unes des raisons pour lesquelles des millions de salariés se disent dans un état de stress avancé.

Les femmes plus touchées que les hommes par le stress

Dans le cadre de son expertise en santé psychologique au travail, le cabinet Stimulus vient de publier son Observatoire du Stress au Travail. Les résultats fournis s’appuient sur l’analyse d’une population de plus de 30 000 salariés évalués entre mi-janvier 2013 et mi-juin 2017, et travaillant dans de nombreuses entreprises de secteurs d’activité variés.

Et ils font froid dans le dos : globalement, 24% des salariés sont dans un état d’hyperstress, c’est-à-dire à un niveau de stress trop élevé et donc à risque pour leur santé. Les femmes sont plus touchées que les hommes (respectivement 28% et 20% de salariés en hyperstress et 46% et 55% avec peu de stress). Cadres et non cadres sont également touchés par l’hyperstress (respectivement 24% et 23%), il en est de même pour avoir ou ne pas avoir de responsabilités d’encadrement.

L’étude souligne également que les taux d’hyperstress varient selon les secteurs d’activité. Ainsi les secteurs de « la santé humaine et des actions sociales », des « arts, spectacles et activités récréatives », des « services » et des « activités financières et d’assurance » (avec respectivement 42%, 31%, 29% et 28% de salariés en hyperstress) apparaissent souffrir davantage du stress. A l’opposé, les secteurs des « transports et entreposage », du « commerce », de « la production et distribution d’eau, assainissement, gestion des déchets et dépollution » et de « l’industrie manufacturière » (avec respectivement 20%, 21%, 21% et 21% d’hyperstress) connaissent moins de stress.

Le manque d'autonomie et de reconnaissance, source de stress

Sur une population un peu plus réduite de 8 876 salariés issus de 17 entreprises, on note l’influence de la tranche d’âge sur le niveau de stress. Les « 40–50 ans » et les « plus de 50 ans » sont les plus touchés par le stress (avec respectivement 27% et 26% d’hyperstress). Les « moins de 30 ans » sont moins stressés (20% d’hyperstress). Les salariés ayant plus de 25 ans d’ancienneté dans leur poste sont plus concernés par le stress (28% d’entre eux sont en hyperstress) alors que ceux ayant moins de 5 ans d’ancienneté souffrent moins de stress (19% d’hyperstress).

Les sources de stress au travail (les facteurs de risques psychosociaux) sont extrêmement nombreuses et leur grande diversité apparait dans les résultats de cette étude. Les exigences liées au travail et les changements se détachent nettement, ainsi que le manque d’autonomie et de reconnaissance. Les relations au travail semblent moins responsables du stress des salariés.

Seule bonne nouvelle : la moitié des salariés (51%) connaît peu de stress.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.