Si le gouvernement espérait étouffer la contestation à la loi travail avec des 49.3 et des reculades sectorielles, c’est raté. La situation ne fait qu’empirer sur plusieurs fronts, qui menacent plusieurs secteurs vitaux de l’économie.
Les raffineries tout d’abord. Malgré les promesses d’Alain Vidalies, le secrétaire d’État aux Transports, de ne pas toucher au régime des heures supplémentaires des transporteurs routiers, les ruptures de stock partielle ou totales touchent près de 20% des stations service du pays. Provoquant ici et là de sérieuses difficultés d’approvisionnement pour les automobilistes.
La police dans les raffineries
La situation présente commande des mesures fortes, et le gouvernement a fait donner la police, parfois de manière musclée, pour dégager les accès de plusieurs dépôts pétroliers de raffineries. Quant aux opérateurs, ils multiplient les camions-citerne supplémentaires, mais malgré ces efforts, il reste difficile de faire le plein dans plusieurs villes. Mais cela n'empêche pas le mouvement de grêve parmi les salariés des raffineries.
Dans les transports publics, la situation ne va pas aller en s’améliorant. La SNCF prévoit des difficultés sur son réseau (3 TGV sur 4, 4 RER sur 5). La CGT lancera début juin des débrayages tous les jours dans un mouvement reconductible dont on ignore jusqu’où il ira. À la RATP, le même syndicat appelle à la grève illimitée à partir du 2 juin…
Des difficultés dans les transports aériens
Dans les transports aériens, Air France craint les débrayages, ce d’autant que la compagnie commençait tout juste à sortir la tête de l’eau. Mais ce sont toutes les compagnies aériennes qui seront touchées, avec des plans de vol réduits de 15% en moyenne ce jeudi.
Plus inattendu mais pas moins dangereux, la CGT-Énergie a appelé ses troupes à manifester contre la loi El Khomri en provoquant des coupures électriques dans des centres commerciaux et dans des quartiers. Pire, le syndicat a aussi évoqué la possibilité d’arrêter le travail dans des centrales nucléaires. Là aussi, la CGT réclame le retrait de la loi travail.