5 millions d’euros d’emplois fictifs pour le FN ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 28 avril 2017 à 6h10
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cc/pixabay - © Economie Matin
600000 EUROSLa femme de François Fillon aurait touché près de 600 000 euros d'argent public.

Une telle annonce, entre les deux tours de la Présidentielle 2017 et alors que l’affaire des soupçonnés emplois fictifs de Pénélope Fillon a coûté l’élection à son mari, ne devrait guère faire plaisir à Marine Le Pen : la Commission Européenne a refait ses calculs et le FN devra répondre des accusations de cette dernière. Elles portent, une nouvelle fois, sur les soupçons d’emplois fictifs au Parlement européen.

Non pas 2 mais 5 millions d’euros versés frauduleusement

Marine Le Pen et le FN étaient déjà sous le coup d’une enquête de la part de la Commission Européenne avant le premier tour de la Présidentielle. La Commission soupçonnait alors le FN d’avoir versé à des collaborateurs près de 1,9 million d’euros. Seul souci : les emplois de ces collaborateurs n’auraient pas été réels et les sommes auraient été versées indûment.

Marine Le Pen en personne doit déjà rendre 340 000 euros à la Commission Européenne sur près de 1,1 million d’euros, somme pour laquelle la Commission a déjà lancé la procédure de recouvrement. Mais avec le nouveau calcul dévoilé par la presse et communiqué aux juges d’instruction les montants frauduleux explosent.

17 eurodéputés du Front National concernés

Le 21 avril 2017, après avoir refait les calculs, la Commission Européenne estime à 4,978 millions d’euros les sommes que les collaborateurs du FN auraient perçues indûment. Pas moins de 17 eurodéputés du Front National, dont Marine Le Pen, Florian Philippot, Jean-Marie Le Pen ou encore Louis Alliot seraient visés par l’enquête.

Une mauvaise nouvelle qui pourrait bien ne pas venir seule : la Commission Européenne estime que les sommes frauduleusement versées par le FN pourraient être encore plus élevées alors qu’elles sont déjà 5 fois supérieures à celles reprochées à François Fillon.

Marine Le Pen, pour qui la justice française a demandé au Parlement européen de lever l’immunité à la suite de son refus de se présenter à une convocation chez les juges le 10 mars 2017, a refusé de commenter l’affaire si ce n’est que les révélations « suivent un timing parfait » selon la candidate, comme le rapporte son avocat, Rodolphe Bosselut.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio