L'« exit tax » va être supprimée d'ici l'année prochaine, a assuré Emmanuel Macron dans le magazine américain Forbes, dont il fait la couverture. Cette taxe vise à réduire l'exil fiscal, mais elle ne rapporterait pas grand chose aux finances publiques et amputerait l'attractivité de la France.
Cette taxe a été mise en place par Nicolas Sarkozy en 2011. Elle touche au portefeuille les contribuables ayant un patrimoine en actions ou en obligations de 800 000 euros et plus, ou qui possèdent plus de 50% du capital d'une entreprise. Plusieurs chefs d'entreprise entreprenaient un exil à l'étranger, souvent en Belgique à la fiscalité plus accommodante, lorsqu'ils souhaitaient vendre leur société. L'« exit tax » frappe la vente d'actions, d'obligations et de participations dans des entreprises qui versent des dividendes.
Pas bonne pour les finances publiques
Selon le chef de l'État, cette taxe n'est pas « particulièrement bonne pour les finances publiques » du pays. Surtout, elle implique qu'au-delà d'un certain seuil, « vous allez être pénalisé si vous quittez le pays ». C'est problématique, en particulier pour les start-ups : la plupart d'entre elles considèrent la France comme étant moins attractive qu'ailleurs dans le monde. Ces jeunes entreprises à forte croissance décident de « se lancer de zéro depuis l'étranger rien que pour échapper à cette taxe », assure Emmanuel Macron.
Le mariage et le divorce
D'où sa volonté de supprimer cette « exit tax » dès 2019. Pour le locataire de l'Élysée, « les gens sont libres d'investir où ils veulent » : si l'attractivité du pays est en mesure d'attirer les investisseurs, c'est tant mieux. « mais si vous n'y arrivez pas, alors il faut pouvoir divorcer ». Il poursuit la métaphore du mariage : « vous ne devez pas avoir à expliquer à votre conjoint "Si tu m'épouses, alors tu ne pourras jamais divorcer". Je suis pour que l'on soit libre de se marier, mais aussi de divorcer », explique-t-il.