Cela ne veut pas dire que d'autres sociétés ne vont pas débaucher à tour de bras. Mais quand on demande aux entreprises si elles ont l'intention de recruter un ou plusieurs nouveaux collaborateurs dans l'année, 18% d'entre elles répondent « oui ». Certes c'est peu, mais c'est tout de même 0,3% de plus que l'an dernier, et ce malgré la crise, le poids des incertitudes fiscales et le manque de visibilité sur l'évolution des carnets de commandes dans les prochains mois ! Encore faut-il aussi que leur intention se transforme en action...
Environ 395 000 employeurs du privé et d'une partie du public ont donc été interrogés fin 2012 dans le cadre de l'enquête en "Besoins en main d'oeuvre" réalisée chaque année par Pôle Emploi, notamment pour aiguiller au mieux les demandeurs d'emploi vers les secteurs porteurs. Et que disent-ils ? Qu'ils ont plus d'1,61 million de projets de recrutements, de créations de postes ou de remplacements, le plus souvent parce qu'ils anticipent un surcroît d'activité. La hausse -0,3% encore- est faible, et moindre que celle envisagée l'année précédente -+4,3%-, mais elle est tout de même là.
Dans la moitié des cas, les recruteurs pensent proposer un emploi à peu près stable, soit un CDI soit un CDD ou une mission d'intérim de plus de six mois.
Géographiquement, on note quelques disparités : ainsi dans les régions du littoral atlantique et dans le sud de la France, les besoins de recrutement s'accroissent, alors qu'ils diminuent dans le nord-est et dans le centre du pays.
Avec 14% des intentions d'embauche, l'hôtellerie-restauration constitue toujours le premier pôle de recrutement national, talonnée par les services aux entreprises (12%) et la santé-action sociale (12%)
Certains recruteurs disent aussi dans cette enquête qu'ils ont parfois toutes les peines du monde à recruter. Etonnant à l'heure où les demandeurs d'emplois se comptent par millions ! Soit les candidats qui envoient leur CV ne correspondent pas au profil recherché, soit trop peu de candidats se présentent faute de posséder les qualifications requises ou en raison de la difficulté des conditions de travail ou de la mauvaise image du poste ou de l'entreprise concernés. Sans surprise, les métiers peu qualifiés, pénibles et mal rémunérés -agents d'entretien, serveurs, apprentis de cuisine, aides-soignants, vendeur ou cuisinier- connaissent les plus gros problèmes de recrutement.