Elus, « Hauts » fonctionnaires et responsables publics : attention à l’amateurisme !

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Par Jacques Martineau Publié le 13 février 2019 à 6h05
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Tout bouge. Les « Têtes » changent, en politique et dans les « sphères » publiques. Certaines sont nommées, promues, écartées ou remerciées. D’autres démissionnent ou partent en retraite. Dans la grande majorité des cas, elles seront remplacées. Ce « turn-over » permanent à « Haut » niveau requiert une attention particulière qui devrait exclure l’amateurisme. Le mauvais choix des responsables peut être lourd de conséquences tant au plan social qu’économique et financier.

Trop d’incompétence et l’inexpérience devient « monnaie courante »

Ce mal profond ne cesse de se développer pour satisfaire une politique de « passe-droit ». Cela concerne tous les échelons de la base jusqu’aux postes clés à l’intérieur de petites ou de grandes entités. Elles se retrouvent entre les « mains d’incapables » d’assumer leurs fonctions. Quelques « mises sur étagères » et « arabesques latérales » aident à libérer des places.

De remplacements à la création de postes, les raisons de ces mouvements permanents résultent de besoins d’innovation justifiant l’implantation de nouvelles activités, des restructurations et des réorganisations. A cela, s’ajoutent des transferts géographiques, associés à des mutations.

Du sommet de l’État en passant par le gouvernement, les instances officielles et les partis politiques n’échappent pas à la règle du « turn-over ». Ils y sont d’autant plus concernés après des élections ou après des mouvements sociaux importants. Les choix sont considérés comme « hors-critère » pour certains.

Avec une « compétence par attribution », les élus ne sont pas épargnés

Les élus quels que soient les partis politiques sont par définition classés comme ayant une « compétence par attribution ». Flattés de ce label, ces élus ont tendance à ignorer que l’expérience ne s’apprend pas, mais qu’elle s’acquiert ! Seuls comptent pour eux le « paraître » et la « communication », utilisée en permanence par le « pouvoir », mais pas toujours à bon escient.

Répéter, sans nuance, quelques « slogans orchestrés » sur le même ton, avec les mêmes mots, sont distillés pour tenter de convaincre des citoyens et rassurer leurs électeurs. La « compétence par attribution » devient source de mépris et de suffisance dans leurs propos face aux contradictions. Si cette attitude ne date pas d’aujourd’hui, elle démontre l’incapacité de ces femmes et de ces hommes à s’exprimer en leur nom propre.

L’immense « magma » public autour du « Pouvoir » est difficile à maîtriser

Dans la « Haute » fonction publique, le « turn over » prend une autre dimension pour le « Pouvoir ». Il concerne l’immense « magma » public, en France comme à l’étranger, des « Hauts » responsables et des personnels, souvent fonctionnaires, des administrations et ministères, des ambassades et consulats, des autorités diverses, commissions, comités, conseils, délégations, instituts, entreprises publiques, magistratures, organisations, etc.

Pour satisfaire tous ces besoins et pour pallier les « manques » de haut niveau, dans beaucoup de cabinets et d’entourages, les solutions s’apparentent plus souvent à des choix « complices », à des promotions « automatiques » ou « réservées », à des « copier-coller » ou à du « piston ». Les personnes retenues sont la plupart du temps issus d’un « même moule », tous unis au travers de « nouveaux réseaux », au service du même « Chef ». Les notions de « caste » et de « clan » font leur apparition. A tort ou à raison, elles frappent les esprits et interpellent l’opinion.

Que penser des responsables du décryptage politique de ces changements ?

Les médias et la presse, souffrent aussi de ce mal d’inexpérience et d’incompétence. Tous azimuts sur les chaines périphériques, la « nouvelle vague » de journalistes prétend occuper rapidement des places d’éditorialistes ou de spécialistes en tous genres. Les « anciens », bien connus, tentent pour leur part de préserver leurs habitudes et leur public. Il est vrai que certains pourraient aussi laisser leur place. Mais la précipitation au changement, sans expérience, n’est pas la meilleure solution.

Tous sont censés communiquer les informations provenant du « Pouvoir » et des politiques, toutes tendances confondues. Il s’agit, pour de « Hautes » personnalités, de changements, de départs, de mises à pied, de mutations, de nominations et de transferts. Ils le font avec plus ou moins d’adresse et d’autant plus vite que l’impact pressenti sur le public est fort et tiendra la « Une ». Tout ce qui touche au politique, à l’international, à l’économie et aux finances prend le dessus, sans oublier… les « affaires ».

Facebook et Twitter comme les autres réseaux sociaux complètent l’information en y ajoutant les commentaires, les critiques, sur fond de quelques « fake news » indispensables pour provoquer et tenter d’en savoir plus ! A charge pour les médias et la presse d’avoir l’expérience et le savoir-être nécessaire pour s’en servir sans masquer ou fausser l’interprétation de l’information !

En conclusion : attention à l’amateurisme !

Quels que soit les secteurs et la nature des responsabilités, il est temps d’ouvrir les yeux et de ne pas hésiter à dénoncer, à tous les niveaux, la trop grande place occupée par l’incompétence et le manque d’expérience. Soyons clair et direct face à l’amateurisme !

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Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.