Les ménages ont déjà assez de mal à joindre les deux bouts qu'une hausse du prix de l'énergie n'est jamais la bienvenue. Pourtant, et ce régulièrement, c'est le cas. Non seulement la Commission de Régulation de l'Energie (CRE) révise le prix du gaz et de l'électricité chaque mois mais certaines augmentations exceptionnelles surviennent. Ce sera notamment le cas à l'été 2017.
Forte hausse du coût de l'acheminement de l'électricité
Lorsque les Français payent leur facture d'électricité ils payent essentiellement l'électricité qu'ils ont consommée (ou plus précisément celle théoriquement consommée puisque la facture se base sur une estimation régularisée chaque année). Mais ce n'est pas tout : ils payent également le service de l'acheminement de l'électricité du lieu de production (la centrale) au lieu de consommation (l'habitation) par le biais du réseau géré par Enedis (ex-ERDF) et RTE, filiales d'EDF.
Ce coût d'acheminement n'est pas anodin : en fait il représente 40 % de la facture finale du consommateur hors taxes. Inutile de dire que lorsque ce coût augmente, la facture du consommateur augmente en conséquence. Lundi 21 novembre 2016, dans le cadre des négociations du nouveau tarif Turpe (Tarif d'utilisation des réseaux d'électricité), la CRE a validé une forte hausse de ce coût d'acheminement.
Une facture en augmentation de 2 % pour les ménages... mais Enedis voulait plus
La CRE a validé l'augmentation du coût de l'acheminement à la fois pour la haute tension (réseau géré par RTE) et pour les moyennes et basse tensions (réseaux gérés par Enedis). La haute tension est celle qui voit son prix augmenter le plus : +6,76 % au 1er août 2017. Les deux autres tensions voient leur prix augmenter de 2,71%.
Selon la CRE, ces augmentations se traduiront directement par une hausse nette de près de 2 % de la facture finale du consommateur dès le 1er août 2017. Sur les quatre années qui suivent l'augmentation aura lieu mais uniquement au rythme de l'inflation.
Ce nouveau tarif convainc la CRE mais pas les principaux concernés, Enedis en tête. Les filiales d'EDF espéraient obtenir une augmentation du coût d'acheminement qui aurait entraîné une hausse nette de près de 3 % de la facture des ménages. Enedis justifiait cette demande par l'impact de la transition énergétique sur ses coûts, une justification qui n'a pas rencontré les faveurs de la Commission.