[Mise à jour 10h25] : La commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales, commission indépendante de l'UMP, a repris l'examen des procés-verbaux qui lui arrivent au compte gouttes des fédérations par mail ou par fax. Alors même que les règles d'organisation du scrutin exigeaient que les PV soient envoyés le soir même de l'élection au siège....
Depuis hier soir, et encore plus ce matin, les partisans des deux candidats qui se déclarent tous les deux vainqueurs s'affrontent par médias et twitter interposés. Mais Jean-François Copé est le moins mesuré de tous. il a déclaré ce matin sur BFM TV "Avec ou sans les fraudes, je suis gagnant."
C'est le scénario catastrophe dont certainement personne ne voulait. Et pourtant, il arrive ! Au lendemain du scrutin censé désigner le président de l'UMP, aucun des deux candidats ne se dégage d'une manière claire dans les urnes. Jean-François Copé revendique 1000 voix d'avance, et s'est même auto-proclamé élu hier soir. François Fillon a répliqué, affirmant être en tête avec 224 voix d'écart, sans pour autant oser se déclarer vainqueur. Comme le dit le journal britannique The Daily Telegraph, la droite française "descends into farce"...
Résultat, les deux camps s'affrontent depuis hier soir dans les médias et sur les réseaux sociaux, en particulier Twitter, pour dénoncer les irrégularités constatées un peu partout en France. A l'ancienne, on trouve 40 suffrages en trop par rapport aux émargements dans un bureau, dans un autre, le nombre de bulletins d'un candidat déclarés nuls est anormalement élevé, les opérations de vote ont été compliquées un peu partout en France, les bureaux, trop peu nombreux, ayant été pris d'assaut...
L'UMP s'était dotée d'une Commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales (Cocoe), pour surveiller l'élection, mais celle-ci était débordée par les recours hier soir et encore ce matin, et a jeté l'éponge à 4 heures, après avoir validé les résultats de quelques dizaines de départements seulement. Il lui manque encore les procès verbaux de plus de la moitié des bureaux. La Cocoe se refuse à donner des résultats intermédiaires validés par elle, et bien entendu à désigner un vainqueur. Elle reprendra ses travaux à 10 heures du matin.
L'ancien Premier ministre, François Fillon, a en tout cas vivement reproché à son adversaire, Jean-François Copé, le déroulement du scrutin, puisque celui-ci est resté secrétaire général du mouvement jusqu'à la fin, et endosse donc la responsabilité de son organisation : "Notre formation politique est dans l'incapacité de donner un résultat. C'est un dysfonctionnement majeur qui fait peser un doute très important sur cette élection. J'en suis extrêmement choqué. Nous allons reprendre les travaux ce matin mais en tout cas, personne ne peut aujourd'hui se prévaloir d'être élu à la présidence de l'UMP tant que la commission n'a pas validé les résultats et elle est loin de le faire".
Pendant ce temps là, un certain Nicolas Sarkozy doit se frotter les mains... La droite française n'aurait-elle plus de champion naturel ?