Une main tendue dans un gant de fer. Edouard Philippe reste ferme sur les objectifs de la réforme, mais il donne des gages sur la reprise de la dette de la SNCF, qui tourne autour de 50 milliards d'euros.
Le Premier ministre ne transigera pas sur la réforme de la SNCF. Au micro d'Europe 1 ce jeudi 26 avril, le chef du gouvernement a assuré de sa détermination pour ouvrir le train à la concurrence et à mettre fin progressivement au statut des cheminots. Une réforme qualifiée d'« indispensable » par Edouard Philippe. Si la position de l'exécutif reste ferme sur le sujet, c'est que la contrepartie est importante : la reprise de la dette de la SNCF par les finances publiques. Et donc par les contribuables…
Finance magique
« La finance magique ça n'existe pas », a expliqué le Premier ministre. « Si l'État a vocation à reprendre une partie de la dette, les Français seront amenés à la rembourser dans le temps ». Mais pour ne pas augmenter la pression fiscale sur les contribuables, Edouard Philippe indique que l'État sera amené à réaliser des « économies sur la dépense publique ». La reprise de la dette doit débuter le 1er janvier 2020, mais le gouvernement doit encore fixer « le montant, le rythme et les modalités », qui restent à discuter. Un exercice d'équilibriste en quelque sorte, car en toile de fond se profile Bruxelles et les 3% de déficit public que Paris a promis de respecter.
Deux journées d'action
Pour les syndicats, qui seront reçus par le Premier ministre le 7 mai pour faire le point sur la réforme, on est loin du compte. Le geste attendu n'étant pas venu, l'intersyndicale a décidé d'organiser deux actions : la première, c'est un rassemblement le 3 mai à Paris, une manière de se compter. La seconde aura lieu le 14 mai : une « journée sans train » visant à mettre la SNCF complètement à l'arrêt. Des actions qui tombent pendant des journées de grève perlée.